Huit Londonien·nes signent un premier album vertigineux d’invention et de poésie.
Londres, années 2020. Voir la capitale anglaise comme l’épicentre du rock sophistiqué est devenu un cliché. L’octuor Caroline ouvre de nouveaux horizons à cette famille composite (John Murphy au mixage, déjà au générique chez Black Midi).
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Fait d’un collage d’enregistrements tout aussi composites, avec une science des silences qui dialogue sans bruit avec Talk Talk, ce disque prolonge aussi les explorations de formations antérieures comme Le Loup et son folk hypno-électrique.
Du beau clip de IWR, on pourrait ne voir que de jolis plans fixes sur des paysages sauvages, fond d’écran tranquille, avant d’y déceler les silhouettes qui y évoluent. Comme ces tableaux qui varient avec la distance : de loin, c’est de l’ambient, de près, du rock. Là où leurs collègues concassent, eux jouent le coup d’après. Du postrock dans le ravin. Déjà tombé au fond, tout pété et pourtant debout, hiératique et fragile.
Disloqué comme le superbe Skydiving onto the Library Roof, peu bavard, le son retient Mogwai ou de Godspeed les moments d’accalmie. Accalmie qui n’a rien oublié de l’orage et en remet en jeu toutes les influences tapies – le folk et le folklore, Neil Young et La Monte Young – jusqu’à l’inouï. Bien au-delà de Londres, il faudra retenir le nom de Caroline (que le groupe écrit en minuscule). Sans capitale puisque c’est leur musique qui est majuscule.
Caroline (Rough Trade Records/Wagram). Sorti depuis le 25 février.
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