Neuf ans d’absence ne présageaient rien de bon pour le groupe texan. On aura eu tort tant il maîtrise l’art délicat de la renaissance.
“I’ve been away now far too long…” Ainsi s’ouvre le cinquième album de Midlake et les mots d’Eric Pulido, comme un implacable constat, en disent long sur l’attente qui fut la nôtre depuis Antiphon (2013). Tant et si bien que l’on croyait Midlake mort et enterré pour de bon.
Mais après avoir survécu au départ de son génial songwriter en 2012 (Tim Smith, dont on attend toujours qu’il sorte de son coma créatif), le groupe texan semble passé maître dans l’art délicat de la renaissance. On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que c’est le défunt père du claviériste et flûtiste Jesse Chandler qui leur est apparu en rêve pour pousser les cinq musiciens à reprendre du service – s’invitant au passage sur la pochette de l’album.
Psychédélisme délicieux, légèreté bucolique
Produit par l’excellent John Congleton, For the Sake of Bethel Woods charme à mesure que passent les écoutes. On y retrouve la maîtrise de l’équilibre précaire entre complexité et mélodies accrocheuses propres à Midlake (Bethel Woods, Meanwhile…, Dawning) et ce psychédélisme délicieux partagé avec The Black Angels (Exile). L’émouvant Noble, écrit en hommage au fils du batteur McKenzie Smith atteint d’une malformation du cerveau, le finale envoûtant et spectral de Glistening et la légèreté bucolique de Feast of Carrion parachèvent cette inattendue résurrection.
For the Sake of Bethel Woods (Bella Union/PIAS). Sortie le 18 mars.