On y est : février 2022. Date annoncée de l’OPA que veut lancer Vincent Bolloré sur le groupe Hachette Livre.
En fait, ça fait plus d’un an que la menace plane sur l’édition. Le milliardaire, grand soutien d’Éric Zemmour, lorgnait sur un empire éditorial en plus de son empire médiatique. Le premier groupe d’édition en France risquerait d’être démantelé – loi sur la concentration –, Bolloré ne gardant sans doute que les éditions de littérature, là où le pouvoir (symbolique, politique) s’exerce. Nous avons enquêté à plusieurs reprises. Au début, les éditeurs des maisons du groupe Hachette semblaient frileux. Après le limogeage d’Arnaud Noury, PDG du groupe, premier “lanceur d’alerte”, avaient-ils peur ? Aujourd’hui, le scénario catastrophe semble se préciser, et ce sont principalement les auteurs qui réagissent. D’abord via une tribune dans Le Monde à l’automne.
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Puis dans Les Inrockuptibles : “Il est inenvisageable que je reste dans une maison d’édition appartenant à quelqu’un qui défend un projet idéologique d’extrême droite. Les auteurs doivent se mobiliser contre cela. Sinon ils seront complices” déclare Aurélie Filippetti, ex-ministre de la Culture et autrice chez Fayard. Dans Libération la semaine dernière, Virginie Despentes (autrice chez Grasset) demandait à ce que tous les écrivains “obtiennent la possibilité de dénoncer leur contrat”.
Et ça ne fait que commencer. Une maison d’édition, ce sont des auteurs. S’ils s’en vont, que restera-t-il ?
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