La 12e étude du CNC portant sur l’industrie du court métrage a été publiée ce 31 janvier, à l’occasion du Marché du film court du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand.
Le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand est sans doute la manifestation européenne majeure du court métrage actuellement. Le Centre national de la cinématographie a donc choisi cette occasion pour publier les résultats de son étude concernant l’état actuel des films courts, leur financement, leur diffusion, et les questions de parité qui entourent leur fabrication. L’étude couvre neuf années, de 2012 à 2020.
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Tout d’abord, rappelons que tous les films courts ne bénéficient pas d’un soutien du CNC ; et lorsqu’ils l’obtiennent, leur coût de production total est d’environ 133 000 euros. Les aides à la production et d’après réalisation envers les films courts constituent en moyenne entre 45 % (pour les fictions), 36 % (pour les documentaires) et 35,6 % (pour les films d’animation) du financement des films, soit entre un tiers et presque la moitié.
La fiction est le genre majoritairement soutenu, puisqu’elle représente deux tiers des films courts aidés. Le reste des financements provient essentiellement des collectivités territoriales (régions, départements) qui soutiennent à 16,2 % les coûts de production des films courts, tandis que les chaînes de télévision aident en moyenne à hauteur de 7,5 % des budgets, tous genres confondus.
Mais quid des films à l’économie plus fragile, qui ne bénéficient pas des aides des circuits majoritaires ? Ils représentent plus de 20 % des films dont le détail du financement est connu du CNC entre 2012 et 2020. Parmi les films aidés, seuls 38 % décrochent une aide de collectivités ou de télévision. Ainsi, nombreux sont les films qui se tournent sans aide, ou avec peu, refusant d’attendre l’octroi d’une subvention et préférant se faire immédiatement.
Le court métrage, plus féminin que le long
La part des réalisatrices dans l’industrie du court métrage s’élève à 37,7 % pour l’année 2020, tandis que seulement 24 % des longs métrages réalisés en 2020 l’ont été par des femmes. Le CNC tient donc, malgré ce résultat bien en-deçà de la parité, l’un de ses objectifs de valoriser la pratique cinématographique par les femmes et de leur permettre la création à travers tous les formats. Le court métrage demeure un espace d’expérimentation et un laboratoire de formes et de récits, loin des contraintes financières et promotionnelles imposées par le long : le format court favorise ainsi l’émergence de voix et de talents nouveaux, amorçant une plus juste parité en matière de réalisation.
Le public aime-t-il les courts métrages ?
Une particularité de cette étude est son enquête de satisfaction auprès des publics des salles de cinéma par l’institut Vertigo : en effet, nombreux sont les courts métrages qui obtiennent une distribution en salles, qu’il s’agisse d’une exploitation indépendante ou de projections en avant-séance, juste avant un long. En ressort une globale satisfaction concernant l’accueil de courts en salle : plus de 63 % des personnes interrogées affirment être intéressées par le format court. La tranche d’âge la plus friande de films courts est celle des 25-49 ans, tandis que deux tiers des étudiants disent être intéressés par ces films. Ainsi, malgré l’offre réduite en matière de films, tous formats confondus, en 2021, plus de 90 % des spectateurs de courts métrages se sont dits satisfaits de l’offre en salle cette année.
Si ces chiffres sont encourageants quant à l’acceptation des publics de ces formes courtes, l’étude couvre un échantillon assez mince : en effet, 70 % des personnes interrogées ont affirmé ne pas avoir assisté à une projection de court métrage l’année passée. Les projections en festivals et les films en avant-séance sont des dispositifs qui tendent à élargir leurs cibles et leurs publics, d’où la nécessité pour le CNC de dévoiler cette étude à l’occasion du plus grand rendez-vous européen du film court.
L’étude complète est à retrouver ici.
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