C’est finalement du court-métrage que la réputation du cinéma français s’est refait une santé aux Oscars.
C’est finalement du court-métrage que la réputation du cinéma français s’est refait une santé aux Oscars. En récompensant Logorama meilleur court, les Oscars permettent de saluer, à travers le collectif H5, un champ plus vaste du court qui en France se démène comme il peut, entre festivals à gogo et quelques rares espaces télévisuels qui lui sont consacrés (sur Canal +, avec Mensomadaire, sur France 2 avec Histoires courtes et sur France 3 avec Libre court, sur Arte avec Court-circuit).
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Logorama invite à une expérience visuelle sidérante, d’une poésie frissonnante. H5, déjà auteurs de clips (notamment The Child d’Alex Gopher) se prête ici à un pastiche d’un polar, mettant en scène une histoire d’enlèvement, de prise d’otages et de poursuite policière dans les rues de Los Angeles.
Les héros ne sont pas des légos, comme dans un clip de Michel Gondry, mais des logos. Le méchant n’est autre que le clown de Mc Do, prenant en otage l’enfant de Haribo, que tentent de sauver les flics, deux bibendums Michelin…
Grâce à un système d’animation typographique époustouflant, un pur ballet graphique se met en branle à l’écran où chacun reconnaîtra des centaines de logos célèbres (dont celui de la rose du Parti Socialiste au détour d’une course poursuite !), indices de l’emprise graphique du monde marchand sur les esprits.
La dextérité technique des réalisateurs se lie à leur sens de la narration qui s’achève dans une apocalypse digne des plus grands films catastrophe. Par le biais du clin d’œil ludique (à la peur du « Big One », le tremblement de terre fatal à LA, à la chute d’Hollywood…), François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain, de H5, signent un film explosif. L’expérimentation pop, lorsqu’elle gagne ainsi le court-métrage, le tend vers des cieux radieux.
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