Sur son site, Sayem ouvre par un lien vers la prochaine Coupe du monde de rugby ? on ne grandit pas pour rien à Toulouse. Mais cet ancien présélectionné CQFD sait aussi joindre l’utile à l’agréable, puisqu’il signe la BO de la publicité de cette même Coupe du monde ? vous le connaissez déjà pour […]
Sur son site, Sayem ouvre par un lien vers la prochaine Coupe du monde de rugby ? on ne grandit pas pour rien à Toulouse. Mais cet ancien présélectionné CQFD sait aussi joindre l’utile à l’agréable, puisqu’il signe la BO de la publicité de cette même Coupe du monde ? vous le connaissez déjà pour la musique d’une autre pub téléphonique. Annonceurs, méfiez-vous : la musique de Sayem est traître. D’apparence raffinée et élégiaque, elle est d’une violence et d’une perversité sournoises, capable de vicier l’air et d’ouvrir de vastes crevasses dans les intérieurs qu’elle est censée décorer.
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Comme celle de son évident mentor DJ Shadow, cette musique, tout en beats concassés, en symphonies sagouinées et en mélodies terrifiées, ignore tout de ces musiques vendues en vaporisateur d’ambiance par quelques compilations plouc-chic. Elle ne parfume pas, elle pollue. Elle ne pose pas de papier peint anodin : elle démolit les murs, ouvre de vastes fenêtres sur des espaces pâles, vierges, mouvants, menaçants. Incroyablement riche de détails dans des moments où tout autre se réfugierait dans le minimalisme (Génération plugins), fertile en fourmillements et arrangements audacieux (le toujours terrifiant Orchestra ou l’utilisation anormale des raps ou des chants), elle refuse de suivre les conseils prudents et polis du petit livre bleu du trip-hop. Car si c’est du trip-hop, alors c’est un bad trip, avec hallucinations, fièvre noire et transe de Saint-Guy.
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