Retour sur l’histoire d’un événement qui s’est imposé dans le paysage parisien avec une vision : le vert.
We Love Green, festival écolo, se tenait les 10 et 11 juin au bois de Vincennes pour une sixième édition ambitieuse, qui s’affirme dans un marché pourtant surchargé. Rock en Seine, Solidays, Weather, Villette Sonique, Fnac Live et désormais Lollapalooza : les grands événements outdoor en été, ce n’est pas ce qui manque à Paris. Comment alors se démarquer et rassembler autour d’une programmation musicale ?
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La présence de Camille, Damso, Solange, Abra, Alex Cameron, Seu Jorge, Action Bronson ou encore Justice (suite à l’annulation de A Tribe Called Quest) n’était pas l’unique réponse cette année.
« Accompagner une génération qui a grandi »
Sur la terrasse des bureaux de We Love Art, l’agence derrière We Love Green (et Peacock Society, en juillet au Parc floral), la directrice Marie Sabot revient aux origines d’un festival ayant pensé son introduction dans le secteur. “On voulait sortir du côté rave party et mélanger les publics, dit-elle, en essayant d’accompagner une génération qui a grandi, a des enfants et n’écoute plus seulement de l’electro.”
Car derrière les couronnes de fleurs et les bibimbaps bio se cache une équipe issue de la culture de la teuf. Marie Sabot se souvient de “la scène”, celle des rave parties des 90’s et de l’invention d’une “idée très forte d’utopie : quelque chose de merveilleux pendant une nuit et volatilisé le lendemain, sans laisser de traces”. We Love Art s’est inventé comme ça, en 2003, dans le sillon de cette culture liée de près à la musique électronique, mais dont la légitimation et la reconnaissance, à l’époque, restent encore à inventer. En dix ans, We Love Art organisera une cinquantaine de teufs hors-clubs, à la recherche de dancefloors qui s’ignorent, comme l’Aquaboulevard en 2007.
Innovation et storytelling
C’est à cette époque qu’émerge l’idée d’une prochaine étape : un festival en extérieur. Inspiré par des évènements anglais comme Secret Garden, Wilderness ou End Of The Road, l’équipe de We Love Art envisage de sortir du tout-musique et de proposer de l’innovation autour d’une programmation plus ouverte, pas seulement tournée vers la musique électronique.
« On avait besoin de storytelling pour éviter la simple course d’un concert à l’autre » , se souvient Marie Sabot. L’idée d’un festival éco-responsable est ainsi formalisée, mais il faudra cinq années à We Love Art et Because Music, qui s’est associé au projet, pour convaincre la Mairie de Paris et trouver un lieu. Bien que Marie Sabot envisage dès le départ le bois de Vincennes, où est aujourd’hui installé We Love Green, la municipalité finira par proposer le parc de Bagatelle, dans le 16è arrondissement. L’idée est de créer de la mixité sociale et redynamiser un « joyaux méconnu ». We Love Green se lance et passera quatre ans là-bas.
Depuis, le festival est passé de 10 000 à 50 000 festivaliers sur deux jours, et de deux scènes à quatre (dont une en partenariat avec Les Inrocks cette année, sur laquelle on retrouvait Jorrdee et You Man). Et si pour Marie Sabot, « l’économie d’un festival est quelque chose de très compliqué, surtout en ce moment » , We Love Green continue de s’imposer avec son positionnement écolo, pari ayant porté ses fruits jusqu’ici.
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