Le couturier italien est décédé à l’âge de 91 ans ce samedi 15 janvier suite à des complications opératoires.
C’est dans la région du Piémont, dans l’Italie du Nord, que le créateur Nino Cerruti a tiré sa révérence ce samedi 15 janvier suite aux complications d’une opération. Endroit terriblement symbolique puisque c’est également dans le Piémont qu’il a grandi et qu’a débuté sa passion pour la mode : son père y a créé sa propre usine de textile en 1881, que Cerruti a reprise à son décès en 1950.
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Il n’a alors que 20 ans et doit se résigner à ne pas poursuivre ses études de philosophie ni ses rêves de journalisme, pour se lancer dans une carrière dans le textile. Pourtant, la boucle sera bouclée : son talent hors pair et son regard réflexif sur la mode masculine lui vaudra le surnom de “philosophe de la mode”.
Rhabiller l’homme moderne
“J’habille toujours la même personne : moi-même”, dit le couturier dès ses débuts, qui s’annoncent plus que prometteurs. Il rencontre un immense succès pour sa première collection intitulée Hitman en 1957. Ce tailoring pour homme d’un nouveau genre est le point de départ d’une renommée qui lui permet de venir s’installer, une décennie plus tard, place de la Madeleine, au plus près du cœur de la mode. Là, avec un flair indétrônable, il embauche un certain Giorgio Armani, avec qui il forme un duo pendant dix ans avant que celui-ci ne décide de monter sa propre marque.
Fasciné par le corps en mouvement et tout l’univers visuel qui vient théâtraliser un vêtement, il se passionne pour le septième art et habille le tout Hollywood, tournages et cérémonies confondues. Il contribue aux costumes de Bonnie and Clyde, Pretty Woman, Basic Instinct, habillant pour ne citer qu’eux Michael Douglas, Sharon Stone, Julia Roberts, Harrison Ford.
Le style avant tout
Aujourd’hui, on se souvient notamment de la veste déconstruite qu’il imagine dans les années 1970 et que le monde de la mode a applaudie. Celle-ci articule une proposition d’un chic déconstruit, effortless avant l’heure, dit “casual chic”, fidèle à sa vision de la mode contemporaine. Il devient ainsi l’un des instigateurs du prêt-à-porter masculin tel qu’on le connaît aujourd’hui. Non content du terme “élégant” qu’il trouve poussiéreux, il préfère le mot “style”, qui combine “culture et art”. Beaucoup y voient une influence de l’insurrection antisystème de mai 68 à Paris.
Businessman aguerri, il élargit également son activité en déclinant sa griffe sur les bijoux, accessoires, secondes lignes de parfums. “C’est un géant parmi les entrepreneurs italiens qui s’en va”, a déclaré Gilberto Pichetto Fratin, vice-ministre du développement économique italien. Carlo Capasa, président de la Chambre nationale de la mode italienne, a quant à lui tiré sa révérence à “ce grand innovateur” qui fut “l’un des hommes les plus chics de l’Italie”.
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