Une sélection de spectacles à ne pas manquer ce mois-ci.
Ivo van Hove, Catherine Marnas et Vimala Pons sont notamment au programme des spectacles conseillés en ce mois de janvier 2022.
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Tartuffe de Molière, mise en scène Ivo van Hove
Coup d’envoi de la saison Molière à la Comédie-Française le 15 janvier, date anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin il y a 400 ans, avec la création du Tartuffe ou l’Hypocrite mis en scène par Ivo van Hove (retransmis en direct dans deux cents cinémas de France). Et qu’on ne vienne pas nous dire : quelle énième lecture de ce qui est devenu un lieu commun de l’hypocrisie le metteur en scène belge va-t-il nous proposer ?
En l’occurrence, nous allons découvrir la version originale de la pièce, censurée par le roi après sa première représentation, pour raisons politiques. Brocarder l’église, un crime de lèse-majesté intolérable… Cinq ans plus tard, Molière avait proposé une deuxième version, plus longue, transformant Tartuffe en imposteur remis à sa place par le roi en personne. Celle que l’on a toujours connue. Ivo van Hove s’attaque à l’os de la tartufferie en confiant le rôle-titre à Christophe Montenez. Face à lui, Marina Hands campe Elvire, l’épouse d’Orgon (Denis Podalydès). Les feux de l’amour sont prêts à enflammer la maison de Molière (du 15 janvier au 24 avril, salle Richelieu, Comédie-Française).
Herculine Barbin, Archéologie d’une révolution, mise en scène Catherine Marnas
C’est à Michel Foucault que l’on doit la publication d’Herculine Barbin dite Alexina B., née en 1838, élevée comme une fille avant que la médecine ne l’oblige à changer d’état-civil à 22 ans pour devenir Abel. Reconnue fille par erreur à sa naissance, elle doit se conformer à devenir un homme et finit par se suicider en 1868. C’est le journal qu’elle tient toute sa vie, publié par le médecin qui pratiqua son autopsie face à “un vice de conformation des organes génitaux externes”, que Michel Foucault exhume à la Bibliothèque nationale à la fin des années 1970.
En décidant de porter à la scène ce témoignage historique (au TnBA de Bordeaux du 11 au 22 janvier), Catherine Marnas fait écho à l’actualité de la question du genre et confie le rôle-titre à Yuming Hey, acteur qui se revendique genderfluid, accompagné de Nicolas Martel qui se fera “le récitant des rapports médicaux, d’autopsie, d’état-civil modifié, mais aussi d’extraits des Métamorphoses d’Ovide, et le passeur entre l’époque d’Herculine, celle de Michel Foucault et la nôtre”.
Points de non-retour, Trilogie d’Alexandra Badea
Avec la création de Diagonale du vide, Alexandra Badea conclut sa trilogie Points de non-retour (après Thiaroye et Quais de Seine), entamée à la suite de sa demande de naturalisation française en 2013. Entourée d’une équipe d’acteurs multiculturelle, elle revient sur des pans de l’histoire française problématiques dont elle apprit lors de la cérémonie de sa naturalisation qu’elle était censée les assumer.
Thiaroye évoque le massacre de tirailleurs sénégalais le 1er décembre 1944, Quais de Seine, la répression meurtrière de manifestants algériens par la police à Paris le 17 octobre 1961. Les deux pièces sont présentées au Théâtre de la Colline du 12 janvier au 6 février en alternance avec Diagonale du vide, qui évoque le sort des “enfants de la Creuse”, ces enfants réunionnais déracinés de leur île natale pour venir repeupler les zones rurales de la métropole entre 1963 et 1982. La trilogie est donnée en intégralité les week-ends.
Le Périmètre de Denver, conception Vimala Pons
Présenté dans le cadre des SOLI 2022 du Centre dramatique national d’Orléans, Le Périmètre de Denver de Vimala Pons (du 11 au 14 janvier) reconstitue une enquête menée en 2008 en Angleterre suite à un meurtre dans un hôtel de thalassothérapie.
Interprétant les sept témoins du meurtre et leur mémoire à géométrie variable, Vimala Pons éclaire les frontières floues du Périmètre de Denver, cet “espace qu’on crée quand on ment. C’est un concept en psychologie qui désigne l’espace mental que l’on ouvre quand on se met à mentir”. Vaste chantier…
Les Apôtres aux cœurs brisés – Cavern Club Band, mise en scène Céline Champinot
Les Beatles font leur retour au théâtre de la Bastille du 13 au 28 janvier ! Pour creuser le mystère de ces cinq “apôtres au cœur brisé”, Céline Champinot les installe sous terre, dans le Cavern Club Band, du nom du lieu mythique où ils débutèrent à Liverpool, et clôt une “trilogie biblibo-pop” démarrée avec Vivipares (Posthume) et suivie de La Bible, vaste entreprise de colonisation d’une planète habitable.
“La culture pop et la culture biblique ont en commun d’inventer et de recycler sans fin les mythologies qui nous font et nous défont, mais aussi de fétichiser des icônes”, constate la metteuse en scène qui réunit de nouveau ses cinq comédiennes Maëva Husband, Elise Marie, Sabine Moindrot, Claire Rappin et Adrienne Winling.
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