Alors que l’année 2021 touche à sa fin, retour en images sur les dix clips les plus remarqués de l’année.
De l’esthétique pop et brulante de Juliette Armanet à la fougue de l’étoile montante du rap US 070 Shake, en passant par la rencontre avec le diable de Lil Nas X et le voyage céleste de Timothée Joly, l’industrie du clip n’a pas fini de se réinventer.
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Si on ne peut pas dire que l’agenda des concerts de 2021 soit resté de marbre face à la pandémie, les artistes et les directeurs artistiques ont su redoubler d’efforts pour livrer au monde des clips plus créatifs et imaginatifs les uns que les autres. À la veille d’une année 2022 qu’on espère bien plus douce en terme d’annulations et de restrictions liées à la pandémie, retour en image avec les dix plus belles perles de cette année.
Juliette Armanet – Le Dernier Jour du disco
Quatre ans après Petite Amie, un premier effort qui l’a propulsée sur le devant de la scène pop francophone aux côtés notamment de Clara Luciani, Juliette Armanet est revenue avec Le Dernier Jour du disco, une nouvelle pépite à l’efficacité instantanée. Taillé en forme de tube épique et toujours porté par un chant hyper incarné, le morceau a été produit avec SebastiAn. B.J.
Timothée Joly – Laisse Briller (Les Étoiles)
Réalisée par Charlotte Abramow (réalisatrice de plusieurs clips pour Angèle), qui signait déjà la pochette en carton-pâte de Plastique (Europe), la vidéo qui accompagne désormais Laisse Briller (Les Étoiles) capture à merveille la mélancolie latente de ce morceau empreint d’influences de variété française. Dans ses premiers instants qui évoquent pêle-mêle la caverne de Platon, le final de La Planète des Singes jusqu’à cette curieuse recréation du logo Dreamworks dans un espace pollué, le clip rend hommage aux mélodies futuristes et pourtant foncièrement enfantines de Timothée Joly. “Le futur c’est pas loin, le futur c’est demain”, chantait-il sur le single Un cœur. À l’écoute de Laisse Briller (Les Étoiles), on ne peut qu’acquiescer. T.D.
Gaspard Augé – Belladone
Oubliant de confondre air du temps et modernité, ce bon vieux Gaspard s’affranchit sur ce premier album en solo – au générique duquel on retrouve en cocompositeur Victor Le Masne (batteur de Housse de Racket, arrangeur de Juliette Armanet) – de la tendance d’une certaine pop made in France à tanguer entre disco de Prisunic et variet’ “cool”, pour s’étendre en long et en large sur douze plages instrumentales qu’il qualifie lui-même de “maximalistes”. F.M.
Squid – Narrator (feat. Martha Skye Murphy)
Comment mieux figurer la secousse tellurique provoquée par Squid tout en convoquant nos existences confinées qu’avec le clip sidérant de Narrator ? Véritable séisme à géométrie variable, le morceau et le clip, qui évoquent “un homme qui n’arrive plus à distinguer mémoire, rêve et réalité”, nous plongent dans une avalanche de ruines et de vestiges numériques dont on ne s’est pas tout à fait remis. Un clip en forme de rouleau compresseur pour nos émotions et notre sens de la réalité détraqués par un confinement passé à scruter les écrans. T.D.
Lil Nas X – MONTERO (Call Me By Your Name)
Probablement le clip le plus marquant de cette année. Lil Nas X vient régler ses comptes avec le diable en personne à l’occasion d’un titre prouvant qu’il ne sera pas la star que d’un succès sans lendemain (que l’époque d’Old Town Road semble loin !). C’est qu’il fallait bien descendre jusqu’en enfer, twerker sur les cuisses de Lucifer en personne et exciter la Terre entière avec du pole dance et des poses lascives à ne plus savoir qu’en faire pour s’attribuer le statut de nouvelle égérie pop quand on est noir, gay et âgé de 22 ans seulement. B.J.
Tyler, The Creator – LUMBERJACK
Derrière le terme braggadocio, répété à l’envi par Tyler, The Creator au moment de la sortie de son dernier album CALL ME IF YOU GET LOST, se cache le pinacle de la fame : un état de pleine confiance, un sentiment d’invulnérabilité. Juché sur ses malles Louis Vuitton, sapé comme jamais et manucuré jusqu’au bout des ongles, Tyler se présente dans LUMBERJACK comme un artiste sur le toit du monde, en pleine possession de ses moyens (artistiques ou financiers). Plus clinquant que le plus clinquant des films de Wes Anderson, le clip de LUMBERJACK est un manifeste à la jouissance de sa propre réussite. T.D.
La Femme – Nouvelle-Orléans
Nombre de clips essaimés çà et là ont tenté, entre 2020 et 2021, de recapturer l’essence de la fête dont nous avions été privés. Avec ce concours de danse situé entre l’émission Soul Train et les bals de voguing, c’est tout un imaginaire de la fête qui nous est rendu dans ce clip. Bien emmenés par un Marlon travesti pour l’occasion (il sortira vainqueur du concours), les danseur·ses se succèdent dans une lutte acharnée qui nous invite à danser jusqu’à l’épuisement. Le meilleur des programmes. T.D.
Billie Eilish – Lost Cause
Que faire lorsqu’on vient d’accoucher d’un des plus grands succès pop de ces dernières années à un âge où l’on peine encore à toucher le baccalauréat du doigt ? Dans Lost Cause, Billie Eilish y répond en toute simplicité : s’offrir une villa, dévaliser l’hypermarché le plus proche et organiser une pyjama party de rêve pour profiter d’une célébrité dûment acquise. Si l’esprit de sororité et l’entrain qui règnent en maîtres sur ce clip cachent les affres de la fame décortiquées sur son nouvel album Happier Than Ever, Lost Cause offre une bouffée d’air frais dans la jeune carrière de la popstar. T.D.
070 Shake – Lose My Cool
Après avoir balancé les claques auditives Guilty Conscience et Neo Surf (en collab avec GENER8ION), la kid du New Jersey révèle ce qui constituerait le premier extrait de son prochain album, You Can’t Kill Me Because I Don’t Exist. Toujours portée par sa voix rauque et son flow oscillant entre rap et r’n’b, 070 Shake se balade sur une prod bourrée de synthés et de beats futuristes. Le clip accompagnant cette nouvelle pépite, réalisé par CORE, met en scène la chanteuse pédalant sur un vélo dans les rues vides de sa ville, verre de vin à la main, puis dans un palace orné de dorures aux côtés du jeune rappeur de Memphis NLE Choppa. N.M.
Koreless – Black Rainbow
Koreless, lui, célèbre un retour à la nature extrême et cathartique, comme pour renouer avec une liberté mise au placard par les restrictions de la crise sanitaire. On rattrape ici le temps perdu en se jetant la tête la première dans des collines enherbées. Pas le temps de s’inquiéter de la météo, ici digne des scènes les plus sous-exposées de Twilight, ou de rentrer les genoux écorchés : la brutalité avec laquelle se jette à corps perdu le cascadeur du clip (pour l’occasion grimé en crash test dummy de fortune) tutoie un onirisme qui découle de l’absurdité de la situation. B.J.
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