Le tandem de bad jokers de l’émission « Quotidien » de Yann Barthès passe au grand écran en se gaussant de la critique. Mais ils n’ont pas osé lui montrer leur film « Bad Buzz ».
Eric et Quentin, le tandem bête et pas très méchant du Quotidien de Yann Barthès sur TMC, a-t-il peur du “mauvais bourdonnement” – in French Bad Buzz ? C’est justement le titre du premier film qu’ils ont écrit et interprété, réalisé par Stéphane Kazandjian, et distribué par EuropaCorp, la société de distribution de Besson. Laquelle EuropaCorp, selon une des grandes habitudes maison, n’a pas daigné montrer le film en amont à la critique. Luc Besson ayant inauguré cette pratique frileuse il y a longtemps en faisant interdire à certains critiques l’accès aux projections de presse de ses réalisations, ou même, ce qui devenu plus fréquent, en se refusant tout simplement à les montrer avant leur sortie.
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Une critique crainte mais aussi taclée
Le plus désopilant, dans le cas qui nous intéresse, étant que pour lancer le Bad Buzz, avec force teasers ressemblant comme deux gouttes d’eau à… des sketches télé de Eric et Quentin, les deux compères se sont fendus d’une revue de presse live, où ils incarnent à leur manière approximative des critiques imaginaires des journaux parisiens qui font l’opinion : chemises à carreaux et termes tendance pour Libération : “iconique”, “engagé et engageant” ; chandails noués autour du cou et langage vieillot pour Le Figaro (“quel punch !”) ; cols roulés pour Les Cahiers du cinéma et analogies bateau (“Bourvil et De Funès 2.0”) ; préciosité et jargon à gogo pour Télérama (“visuel oxygénant et protubérant”). Seuls manquent à l’appel Le Monde et Les Inrocks – qui ne se remettent pas de ne pas avoir été taclés par ces manitous de l’humour.
Un simple chapelet de sketches ?
En attendant, personne n’a vu cette comédie qui, si l’on en croit les teasers, ressemble à un chapelet de sketches. Le pitch : Eric et Quentin sont chargés par leur rédac chef de faire un “good buzz” pour faire oublier une photo compromettante ayant déclenché 50 000 vues sur twitter. A priori, rien de bien excitant ni de dévastateur ; cela expliquerait que le duo n’avait pas envie de voir laminer sa farce bredouillante par les vilains critiques dont ils se moquent. Quelque chose – leur présence sur TF1, leurs pubs pour Sosh filiale d’Orange – nous dit que ces deux gentils trublions pourraient être en train de glisser sur la pente savonneuse de la respectabilité institutionnelle…
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