Quels sont les livres que les plumes de la rubrique offriront à leurs proches ? Chaque jour cette semaine, une sélection vous guider chez votre libraire.
Cette année, Sylvie Tanette offrira des livres à des personnes qu’elle ne connaît pas. Pour leur venir en aide.
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À l’adolescent qui le matin attend le bus et semble toujours un peu triste : Exercices de style de Raymond Queneau
Une brève histoire – l’altercation dans un autobus d’un jeune homme, le narrateur, avec un autre usager – racontée quatre-vingt-dix-neuf fois et de quatre-vingt-dix-neuf manières différentes. Queneau signe ici un chef d’œuvre de l’Oulipo, d’une virtuosité et une drôlerie inégalée.
À l’étudiante timide qui vit au dernier étage de mon immeuble : Si tout n’a pas péri avec mon innocence d’ Emmanuelle Bayamack-Tam
Un des plus beaux romans de cette autrice inclassable. Émouvant et drôle, littéraire et transgressif, ce texte dont le titre fait référence aux Métamorphoses d’Ovide est un récit d’apprentissage, celui d’une petite fille qui se transforme en ado.
À la vieille dame que je croise parfois et à qui je n’ai jamais parlé : Ce qu’elles disent de Myriam Toews
Dans une communauté chrétienne rigoriste, des jeunes filles sont victimes de viols. Les femmes se rassemblent pour décider comment, collectivement, elles doivent réagir. Grands-mères, mères, adolescentes, elles prennent tour à tour la parole. L’autrice, qui a grandi dans une famille mennonite, signe un beau texte sur la sororité et aborde dans une ambiance hors du temps des sujets très actuels.
Traduit de l’anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
À mon voisin légèrement parano qui croit vivre dans un roman noir : Adultère de Yves Ravey
Un texte au cordeau pour un homme aux abois. Dans une station service au milieu de nulle part, un patron au bord de la faillite pense que sa femme a une relation avec le président du tribunal de commerce. Et cherche à se venger. L’auteur multiplie les pièges qui encerclent son narrateur, et fait planer une angoisse diffuse sur un roman qu’on ne lâche pas.
Au jeune homme qui sert des spritz au comptoir du bistrot du coin : Récits de la soif. De la dépendance à la renaissance de Leslie Jamison
Dans cet essai autobiographique, Leslie Jamison s’intéresse à l’alcoolisme, notant qu’il est célébré s’il touche des romanciers mythiques, alors qu’il est honteux s’il s’agit de romancières. Et, se souvenant de la place de la consommation d’alcool sur le campus où elle a étudié, elle construit une réflexion politique, analysant la façon dont libéralisme et addiction se conjuguent.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Emmanuelle et Philippe Aronson.
À la jeune femme qui pleurait l’autre jour dans la rue en parlant dans son téléphone : Un papillon, un scarabée, une rose d’Aimée Bender
Un roman tendre et fantaisiste pour raconter une vie de femme construite dans le chaos. Car l’héroïne a été élevée par une mère instable qu’on a dû interner. Depuis elle se demande si la folie ne va pas lui tomber dessus, à elle aussi. L’autrice insuffle de l’espoir dans un texte qui aurait pu être très sombre.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Leroy
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