Ari Folman lie passé et présent dans un film ambitieux, mais se perd parfois en route.
Découvert à Cannes et immédiatement adoubé avec Valse avec Bachir en 2008, accueilli plus fraîchement avec le pourtant sublime Congrès en 2013, Ari Folman revient, huit ans après, avec un nouveau film d’animation, toujours aussi ambitieux mais moins réussi que les deux précédents.
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Il s’agit ici d’adapter Le Journal d’Anne Frank, mais pour en retrouver l’esprit davantage que la lettre. En effet, plutôt que de déployer une énième itération du plus célèbre journal intime de l’Histoire, le cinéaste israélien préfère se poser la question de sa pertinence contemporaine, par la biais d’une forme hybride et baroque, qui mêle passé et présent, réalité et imaginaire, Anne et son double Kitty, juifs persécutés et réfugiés harcelés.
Les parallèles historiques peuvent être glissants. Cependant, Folman, qui révèle à la toute fin le lien personnel le reliant à Anne Frank, ne met pas sur un pied d’égalité la Shoah et l’accueil pour le moins frisquet des réfugiés syriens sur le Vieux Continent ; il utilise plutôt l’icône intouchable qu’est devenue l’adolescente déportée pour dénoncer l’humanisme de pacotille dont se parent la plupart des nations européennes. Pourquoi pas. Mais lesté par un dessin inégal et un scénario à la fois tordu et sans subtilité, ne retrouvant sa puissance que lors des scènes les plus oniriques (ou cauchemardesques), Ari Folman semble s’être perdu dans les volutes de son imaginaire.
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