Tesis est un film qui joue avec les niveaux de trouille. En bon thriller, il oscille entre la représentation de la petite angoisse (que vais-je voir sur l’écran ?) et celle de la panique (vais-je mourir ce soir ?). L’héroïne, Angela, est une étudiante en cinéma dont la thèse porte sur les rapports entre spectateur […]
Tesis est un film qui joue avec les niveaux de trouille. En bon thriller, il oscille entre la représentation de la petite angoisse (que vais-je voir sur l’écran ?) et celle de la panique (vais-je mourir ce soir ?). L’héroïne, Angela, est une étudiante en cinéma dont la thèse porte sur les rapports entre spectateur et horreur visuelle. Et lorsque son professeur meurt dans les sous-sols de l’université, elle découvre que celle-ci est le terrain de jeux d’un tordu, réalisateur amateur de vidéos où il torture et zigouille de jeunes filles auparavant séduites. Chema, sorte de Watson accro au porno et au gore, va aider Angela dans son enquête et permettre à Amenabar, avec une certaine dérision, de traiter de la fascination pour les images ambiguës sans sombrer dans les poncifs sur le cinéma voyeur. Mieux, Chema est le pivot des audaces perverses du réalisateur, qui réussit à allier l’énergie primale du whodunnit à l’enchevêtrement baroque des mises en abyme. Malheureusement, la fausse solennité du propos engendre une raideur générale de l’interprétation. Ce malentendu n’en altère guère l’idée finale, assez subversive : couper le robinet à icônes pour aller voir ailleurs.
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