Il y a quelques années, on avait des raisons de s’irriter sérieusement à propos d’une incertaine tendance du jeune cinéma français quasi exclusivement concentrée sur les aléas amoureux perturbés de quelques post-ados complaisamment installés dans les recoins douillets de leur nombril. Il n’était évidemment pas question de s’en prendre à l’argument de ces fictions (un […]
Il y a quelques années, on avait des raisons de s’irriter sérieusement à propos d’une incertaine tendance du jeune cinéma français quasi exclusivement concentrée sur les aléas amoureux perturbés de quelques post-ados complaisamment installés dans les recoins douillets de leur nombril. Il n’était évidemment pas question de s’en prendre à l’argument de ces fictions (un bon sujet n’étant pas toujours la garantie d’un bon film), mais plutôt à l’absence revendiquée de générosité et d’ouverture sur le monde qui correspondait à un autisme maladif parfaitement crispant à force d’être décliné sur toutes les tonalités mineures. Les choses ont heureusement évolué depuis quelques années et l’on trouve souvent dans ces colonnes l’écho de films français qui nous comblent par leur diversité et leur polyphonie.
Pourtant, déboulent encore à intervalle régulier quelques-uns de ces objets vains et caducs que l’on ne déteste pas fondamentalement, et que l’on range illico dans la catégorie générique du « film sympathique mais… », le « mais » nous faisant douter de leur nécessité, ou plus simplement de leur intérêt. Cas d’école, quelques semaines après le désespérant Des Lendemains qui chantent de Caroline Chomienne, le bien nommé Jeunes gens. Un film qui s’essaie à dresser l’inventaire des questionnements « existentiels » d’un jeune couple confronté à un univers mi-drolatique mi-absurde, où les chauffeurs de taxi éprouvent un spleen inexprimable et où les disputes amoureuses doivent ce qu’elles doivent au vieux surmoi Nouvelle Vague ici on pense principalement à Une Femme est une femme des jeunes années tautologiques de JLG. De ce moyen métrage de Pierre-Loup Rajot, par ailleurs acteur et metteur en scène de théâtre, il faut bien avouer que l’on ne retient pas grand-chose. Un plaisir évident à travailler le cinéma avec des proches, un relatif talent pour les notations douces-amères. C’est tout et c’est peu. Certains films labourent un périmètre aux dimensions de timbre-poste et se débrouillent pourtant pour capter de l’universel. Ce n’est pas le cas de Jeunes gens, film qui glisse littéralement entre les yeux.
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