Après la publication de deux sondages Harris Interactive pour Le Parisien et l’arrivée de Marine Le Pen en tête dès le premier tour, chacun, au PS et à l’UMP, se sent pousser des ailes et légitimé dans son action.
Les sondages Harris Interactive pour Le Parisien publiés ce week-end et ce mardi, plaçant à chaque fois Marine Le Pen en tête au premier tour des intentions de vote devant Nicolas Sarkozy (23% contre 21 %), Martine Aubry, (23% contre 21%), Dominique Strauss-Kahn (24% contre 23%), François Hollande (24% contre 20%) n’en finissent pas d’être commentés par la classe politique.
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Mais tout le monde tombe d’accord sur un point : face à la montée du FN et à la « vague bleue Marine », c’est aux autres de se retirer. Passage en revue des argumentaires de chacun.
Du côté de Martine Aubry
La première secrétaire, non déclarée candidate à la primaire, a été la première à être testée face à Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. Ses soutiens ne sont pas mécontents de voir, à la lecture du deuxième sondage publié ce mardi, qu’elle n’est pas si éloignée du score de Dominique Strauss-Kahn et que le patron du FMI, présenté en grande pompe comme le sauveur du PS, ne fait pas un carton. « Il se retrouve quand même derrière Marine Le Pen », glisse l’air de rien un aubryste. En résumé, Martine Aubry fait le boulot.
Du côté de Dominique Strauss-Kahn
Pour les partisans du toujours non déclaré candidat Dominique Strauss-Kahn, ce sondage est clairement un encouragement à ce qu’il se lance dans la bataille puisqu’il « est le seul à pouvoir battre Marine Le Pen », confie un de ses amis. Toujours le premier devant les autres « camarades » du PS, et le seul à passer devant Nicolas Sarkozy, c’est bon pour le moral…
« A mon avis, le sondage sous-estime un peu le score de DSK, glisse encore un proche. C’est plutôt lui devant Marine Le Pen mais bon passons c’est positif. »
Du côté de François Hollande
Ses proches avaient la banane ce mardi à l’Assemblée nationale. A 1 point de Martine Aubry et 4 de Dominique Strauss-Kahn, pour eux, l’argumentaire est tout trouvé:
« Il n’y a plus de différence entre les candidats alors qu’il y avait encore 7 à 8 points il y a une semaine, explique le député Bruno Le Roux. L’écart se resserre avec Dominique Strauss-Kahn, la différence est aujourd’hui minime. C’est un encouragement pour François Hollande à continuer à travailler. »
André Vallini ajoute:
« C’est un des enseignements de ce sondage : la question ne se pose plus de savoir si François Hollande est un présidentiable ou pas. Il s’est inscrit dans le paysage de la présidentielle. Il est l’un des trois socialistes qui peuvent l’emporter. »
En somme, on continue comme avant et gare aux autre candidats socialistes – déclarés ou potentiels –, François Hollande se sent pousser des ailes.
Du côté de Ségolène Royal
Chez la seule candidate officielle des quatre, il y a une satisfaction à la lecture de ces deux sondages… ne pas y figurer! Ségolène Royal confiait d’ailleurs lundi soir, après son université populaire sur le travail organisée à Paris, « ne plus regarder les sondages connaissant leur manque de fiabilité ».
Et d’insister au contraire sur ce qui l’intéresse : « le peuple ». La Présidente de Poitou-Charentes se veut le porte-voix des sans-voix… Le tout en disparaissant volontairement des médias. « C’est un choix », glisse-t-elle, même si son entourage s’empresse de souligner que les demandes médiatiques « affluent tous les jours ».
« Oubliez-nous surtout, ne nous testez pas », rigolent ses proches « laissez-nous travailler et vous verrez bien ». La confiance toujours.
Du côte de la majorité
Ces sondages sont accueillis par l’UMP presque avec soulagement.
« On savait qu’on traversait un trou d’air, s’amuse un parlementaire proche de Nicolas Sarkozy, qu’il y avait une phase d’ascension du FN, mais là, gros enseignement, on découvre que le PS est en difficulté et peut ne pas être au second tour. »
En ajoutant pleinement satisfait:
« DSK était à 29% la semaine dernière au premier tour, il est à 23%! Marine Le Pen aspire des voix au PS. Si nous on ajoute les voix de Nicolas Sarkozy et les 7% de Dominique de Villepin, on arrive en tête au premier tour. »
Un tour de passe-passe et hop il n’y aurait plus de difficulté pour le candidat Sarkozy. Un argumentaire déjà rodé par Jean-François Copé ce mardi matin sur France Info, même si officiellement du côté de Dominique de Villepin, ô grand dieu, il n’en est pas question. Son entourage concède quand même que l’ex-Premier ministre a mis de l’eau dans son vin ces derniers jours… Les deux rivaux s’étant vus deux fois en moins de quinze jours.
Pour résumer, au PS et à l’UMP, tout le monde s’accorde sur un point : la montée du FN est inquiétante. Mais chacun en tire sa conclusion : c’est à l’autre de se retirer du jeu…
Marion Mourgue
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