Depuis quelques semaines, aux Inrocks, un étrange objet fait son apparition et contamine progressivement la rédaction. Cet accessoire, c’est une cigarette. Et oui, dans les bureaux des Inrocks, on s’est remis à fumer! Mais on fume une cigarette d’un genre un peu particulier: la cigarette électronique ou e-cigarette. Avouons-le, le 1er janvier 2008 résonne comme un jour de deuil dans […]
Depuis quelques semaines, aux Inrocks, un étrange objet fait son apparition et contamine progressivement la rédaction. Cet accessoire, c’est une cigarette. Et oui, dans les bureaux des Inrocks, on s’est remis à fumer! Mais on fume une cigarette d’un genre un peu particulier: la cigarette électronique ou e-cigarette.
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Avouons-le, le 1er janvier 2008 résonne comme un jour de deuil dans l’esprit du fumeur. Celui où savourer son café clope au comptoir a été banni, où se déhancher sur une piste de danse la cigarette au bec a été remisé au rang des souvenirs et pire, où fumer au bureau devant son ordinateur a été proscrit.
Ce jour-là, le trottoir est devenu le nouveau meilleur ami du fumeur. Sauf qu’à Paris, c’est régime pull-over et parapluie. Aux Inrocks comme ailleurs, certains en ont donc profité pour arrêter de fumer, beaucoup ont recommencé et puis d’autres sont récemment devenus e-fumeurs.
Voici le principe: la cigarette électronique a l’apparence de la cigarette classique, mais elle est métallique. Le filtre renferme un réservoir rechargeable de liquide contenant l’arôme (70 différents) qui peut, ou non, s’accompagner de nicotine. Le reste de la cigarette contient un microprocesseur électronique, une batterie et une diode lumineuse qui produit un effet incandescent quand l’utilisateur tire sur sa cigarette, comme pour une « vraie », en rejetant une fumée artificielle.
Dans le jargon de ces nouveaux adeptes, on ne dit d’ailleurs plus fumer mais vapoter. Plus fort, quelques adeptes sont à l’origine d’un Guide du vapoteur où tout nouvel initié peut trouver les réponses aux questions qu’il se pose. Par exemple: peut-on vapoter sous la douche? Réponse en vidéo.
Thomas, journaliste musique, est ce qu’on appelle un gros fumeur : sa consommation varie entre un paquet et un paquet et demi par jour. C’est par lui que l’e-cigarette est arrivée aux Inrocks. Après l’avoir repérée sur un site de e-commerce, il décide de la tester sans penser forcément à arrêter de fumer. Un mois après, il a totalement abandonné la cigarette « classique », même s’il se considère encore comme fumeur.
Avantage de taille: il peut désormais fumer au bureau. Et à tout ceux qui stressent, un mois avant de prendre l’avion, à l’idée de passer 10 heures sans en griller une, voilà une nouvelle qui va vous ravir: Thomas a aussi pu fumer lors d’un Paris New-York:
« J’ai quand même demandé l’autorisation à une hôtesse avant et j’ai fumé entre deux cabines pour ne pas déranger les gens. Le but n’était pas de provoquer, juste de fumer. »
Renseignez-vous quand même puisque certaines compagnies l’ont d’ores et déjà bannie.
Résumons. La cigarette électronique permet donc au fumeur de conserver le bon vieux geste du puriste sans en avoir les inconvénients. Finis l’haleine de cendrier froid, les doigts et les dents jaunes, la toux grasse et, en principe, tous les désavantages liés au tabac.
Et comme l’e-cigarette contient peu, voire pas, de produits chimiques (les concentrations de substances cancérogènes sont 1000 fois moins élevées que dans les cigarettes), elle s’apparente à un substitut comme la gomme ou le patch sauf que là, on a vraiment l’impression de fumer.
Elle est toutefois controversée: de nombreux pays, comme la France, refusent de la considérer comme un traitement contre l’addiction au tabac. Et depuis son invention en 2003 par un pharmacien chinois, la cigarette électronique est au centre de multiples polémiques, impliquant fréquemment le lobby du tabac, qui voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un produit menaçant pour son commerce.
Reste qu’aucune étude ne permet de connaître les véritables effets sur la santé et il faudra sans doute attendre des années afin de pouvoir réellement tester son efficacité et ses effets secondaires (la Chine, qui fabrique ces cigarettes, les propose sans aucun étiquetage). Pour le tabac, on est fixé: 66 000 victimes par an en France.
« Franchement, ça n’a pas de goût, ça ne sert à rien, selon moi rien ne vaut une bonne vieille cigarette ! »
Pour Olivier, graphiste, l’e-cigarette a surtout été un plan B après avoir arrêté de fumer pendant deux ans. Puis repris. Mais pour qui n’a pas encore essayé la e-cigarette, il recommande un temps d’adaptation, parce que, “au début, c’est vraiment pas bon”. Simple question d’habitude: au bout d’une semaine, le goût deviendrait familier. Une étape que Virgile, chef de fabrication, n’a pas pu franchir: il a racheté un bon vieux paquet de clopes au bout de deux jours.
Financièrement, fumer « électronique » est également un meilleur plan. Il faut compter en moyenne 40 euros pour la cigarette à laquelle s’ajoutent des recharges, une batterie et un chargeur, au total environ 25 euros par mois supplémentaires.
L’e-cigarette se démocratise donc, et pas que dans notre rédaction, au vu du nombre de sites qui se spécialisent dans ce produit. De nombreuses pharmacies, et quelques tabacs, proposent aussi la cigarette électronique. Les chiffres des ventes en France ne sont pas communiqués, mais une entreprise anglaise affirme que ses ventes exploseraient chaque mois de 200% depuis sa création, en 2008.
Et elle fait des émules: certains sites l’ont déjà déclinée en e-pipe, e-cigare, e-marijuana et même e-cialis!
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