Plutôt “The White Lotus” ou “Hippocrate” ? “Succession” ou “It’s a Sin” ? Voici les 10 séries qui sont, à nos yeux, les meilleures de l’année.
Les Inrocks font le bilan : Découvrez les œuvres qui ont marqué notre année 2021 :
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1 The White Lotus de Mike White
Auteur de la sublime Enlightened il y a dix ans, Mike White fait germer les six épisodes de The White Lotus dans la bulle dorée d’un complexe hôtelier hawaïen, où des touristes blindé·es tentent de noyer leur mal de vivre. Tissant une fiction chorale autour de quelques bourgeois·es en crise qu’elle confronte aux employé·es qui les supportent, la série agrège des questionnements politiques et intimes contemporains, et esquisse dans un mélange de douceur et de cruauté un portrait transgénérationnel vertigineux.
2 It’s a Sin de Russell T Davies
Deux ans après la déflagration prophétique de Years and Years, le scénariste gallois Russell T Davies signe une mini-série bouleversante sur l’explosion du sida dans le Londres des années 1980. Dans le sillage de quatre jeunes gays qui débarquent dans la capitale, It’s a Sin (comme l’hymne des Pet Shop Boys) confronte la fraîcheur des premières fois à l’angoisse mortifère d’une maladie qui se déploie dans l’angle mort d’une société profondément homophobe.
3 Small Axe de Steve McQueen
Regroupant cinq longs métrages indépendants, l’anthologie du cinéaste et plasticien Steve McQueen (Hunger ; Shame) saisit l’expérience de la communauté noire et antillaise de Londres, dont il est lui-même issu, des années 1960 aux années 1980. Secouant son ancrage documentaire par une puissance fictionnelle incandescente, il en sonde avec justesse les luttes politiques et les soubresauts intimes.
4 Sermons de minuit de Mike Flanagan
L’arrivée d’un nouveau prêtre dans une communauté insulaire coïncide avec une série de miracles dont la contrepartie sinistre ne tardera pas à se manifester. Conjuguant l’horreur au folklore chrétien et la rédemption intime à l’expiation collective, Mike Flanagan (The Haunting ; Doctor Sleep) signe une série déconcertante où la peur se noue aux questionnements existentiels des personnages.
5 Hippocrate (S2) de Thomas Lilti
Incubée pendant la pandémie de Covid, la deuxième saison de la chronique hospitalière de Thomas Lilti projette ses internes dans la centrifugeuse des urgences. Rivée à ses personnages, elle ausculte avec justesse et dynamisme les enjeux intimes, sanitaires et politiques d’une institution abandonnée par les pouvoirs publics et, à travers elle, d’une société en crise.
6 WandaVision de Jac Shaeffer
En repliant l’imaginaire Marvel sur le petit écran, Jac Schaeffer orchestre une traversée des âges de la sitcom dont les stations méta pavent une reconquête de l’imaginaire cinématographique de la firme tout en structurant en creux la résilience du personnage de Wanda Maximoff, dévastée par la mort de son compagnon Vision. Et l’hybridation ludique de révéler, sans crier gare, un cœur bouleversant.
7 OVNI(s) de Clémence Dargent, Martin Douaire et Anthony Cordier
Placardisé à la tête du Geipan, une division du CNES spécialisée dans l’étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés, Didier Mathure (Melvil Poupaud) se lie à une équipe de doux dingues pour mettre en lumière une conspiration secrète et reprendre les rênes de son existence. Servie par une reconstitution fantasmée de la France des seventies, cette comédie teintée de surnaturel saisit avec finesse l’étrangeté de nos comportements humains.
8 Master of None: Moments in Love de Aziz Ansari et Lena Waithe
Le retour en grâce post-MeToo d’Aziz Ansari passe par un effacement du personnage qu’il interprétait dans Master of None au profit du couple formé par Denise et Alicia. En cinq épisodes au cachet très arty dont la durée oscille entre vingt minutes et une heure, Moments in Love suit la déliquescence de leur relation en une succession de fragments prélevés au quotidien, qui ancrent leurs différends tout en soulignant la force de leur lien.
9 Ted Lasso (S2) de Bill Lawrence et Jason Sudeikis
En suivant les pérégrinations loufoques d’un coach de football déraciné incarné par Jason Sudeikis, Ted Lasso s’offre comme un éloge de la générosité candide. Étirant avec brio la comédie sportive sur fond de choc des cultures, sa deuxième saison entreprend de redistribuer les cartes de la masculinité, et fait de la bienveillance une construction politique.
10 Succession (S3) de Jesse Armstrong
Satire implacable du monde des puissants, Succession a acquis la stature d’un événement télévisuel dont l’attente et la réception évoquent, dans une moindre mesure, celles qui accompagnaient Game of Thrones. Dépliant les conséquences de la trahison de Kendall, la troisième saison de cette tragédie shakespearienne nouée dans les arcanes d’un empire médiatico-financier exprime la part maudite du capitalisme contemporain en un jeu de massacre familial aussi réjouissant que glaçant.
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