Hommage de Tim Burton au cinéaste Ed Wood et, plus largement, à l’enthousiasme des artistes du cinéma. Absolument magnifique.
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Que Tim Burton ait réussi à convaincre le studio Touchstone (donc Disney) de financer un film à la gloire d’un cinéaste qui toute sa vie s’est battu contre les studios, c’est déjà un exploit en soi. Mais ce qui est encore plus beau, c’est le film lui-même. Il aurait pu sombrer dans l’hommage compassé. On est dans la poésie pure. Le générique, avec le nom des acteurs gravés sur les tombes, évoque directement les génériques d’Ed Wood lui-même. Ce n’est pas pléonastique : c’est bouleversant. C’est la preuve toute simple qu’Ed Wood était un véritable auteur, qu’il a inventé un univers. Dans les dictionnaires du cinéma, Ed Wood reste « le pire cinéaste du monde », mais ce que Burton montre ici, et c’est ce qui est si émouvant, c’est que la question de la réception critique de ses films concernait finalement assez peu Ed Wood. Non, ce qui lui tenait à cœur, c’était de réaliser les films qu’il avait en tête, par n’importe quel moyen,
dans n’importe quelles conditions. A cet égard, sa rencontre avec Orson Welles est révélatrice : à des niveaux de talent et de moyens différents, les deux hommes constatent qu’ils rencontrent les mêmes difficultés. Mais Welles encourage Wood : « Ça vaut le coup de se battre pour ses idées. Pourquoi passer sa vie à réaliser le rêve des autres ? » Et Wood, regonflé à bloc, part finir Plan 9 from Outer Space. Cet enthousiasme, cette énergie, Burton sait leur donner vie à l’écran et les faire partager au spectateur. L’interprétation est excellente, Johnny Depp et Martin Landau en tête, qui donnent à l’amitié entre Wood et Bela Lugosi une authenticité rarissime.
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