Mastodonte de l’industrie musicale parmi les mastodontes, la chanteuse, qui vient de sortir son quatrième album “30”, a explicitement appelé au retrait de cette fonctionnalité sur la plateforme de streaming de Daniel Ek.
À l’instar du coup de pression initié par Taylor Swift en 2014 pour une meilleure redistribution des richesses générées par le streaming – elle avait retiré tous ses albums de la plateforme Spotify –, Adele a fait usage de sa toute-puissance sur l’industrie musicale en prenant la parole sur une fonctionnalité de la plateforme de streaming.
Si la chanteuse de 33 ans était sous le feu des critiques pour s’être accaparé les usines de fabrication de vinyles pour la sortie de l’album 30, alors que le secteur fait face à une pénurie de matière première et à des délais de mise en production inédits, elle a réussi à faire ployer Spotify sur une fonctionnalité jugée injurieuse pour les artistes : la lecture aléatoire automatique des albums.
“C’était la seule requête que j’avais pour notre industrie en évolution permanente, explique-t-elle sur Twitter. Nous ne créons pas des albums avec autant de soin et de réflexion sur le tracklisting sans raison. Notre art raconte une histoire et nos histoires doivent être entendues comme nous l’avions prévu. Merci Spotify de m’avoir écouté.”
Changement de paradigme
L’évolution semble peut-être minime, mais le simple fait de faire évoluer un géant du streaming sur sa vision de la musique et la manière de la consommer a un goût de petite victoire pour les artistes. Comme le rapporte Stereogum, si la fonctionnalité de lecture aléatoire des albums ne va pas disparaître à proprement parler, l’utilisateur devra sciemment faire le choix de l’activer.
Précédemment, la fonctionnalité aléatoire était le mode par défaut de lecture d’un album sur Spotify. Depuis la parution de 30, ce vendredi 19 novembre, chaque album sera joué automatiquement dans l’ordre prévu par l’artiste.
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Le combat continue
Si, en sa qualité d’artiste aux 100 millions de disques écoulés dans monde, Adele peut s’estimer satisfaite d’avoir fait évoluer la firme vers une meilleure considération du travail des artistes, le combat continue quant à l’accession à une plus grande transparence et à des fonctionnalités plus avancées pour une visibilité accrue des artistes, labels ou producteurs.
À ce titre, un meilleur référencement autour du dernier album d’Adele, rendant compte des interconnexions entre artistes et/ou labels, pourrait par exemple directement renvoyer vers Goon, le sublime et unique album de Tobias Jesso Jr., auteur de To Be Loved sur 30, ainsi que vers les productions du multi-instrumentiste Inflo (présent sur Hold On) pour la rappeuse Little Simz et même vers les bandes originales de Ludwig Göransson (Childish Gambino, Tenet, The Mandalorian…), qui signe l’introduction de l’album d’Adele. Il y a encore du travail.