L’Allemand Stefan Betke, alias Pole, a sorti à la fin des années 90 une trilogie d’albums (Pole 1, Pole 2, Pole 3) qui prenaient leurs racines dans un minimalisme ascétique mais chaud, reconfigurant le son techno de Basic Channel à l’aide d’influences reggae et dub. Ses sonorités étaient décharnées, osseuses, finement musclées, jamais grasses. Puis […]
L’Allemand Stefan Betke, alias Pole, a sorti à la fin des années 90 une trilogie d’albums (Pole 1, Pole 2, Pole 3) qui prenaient leurs racines dans un minimalisme ascétique mais chaud, reconfigurant le son techno de Basic Channel à l’aide d’influences reggae et dub.
Ses sonorités étaient décharnées, osseuses, finement musclées, jamais grasses. Puis Pole a signé au début des années 2000 un album chez Mute (Pole), davantage tourné vers des influences hip-hop et hard-bop. Le résultat, réussi, était pourtant moins envoûtant que ses premiers disques. Depuis quatre ans on était quasiment sans nouvelles de lui, même si on savait qu’il s’occupait de son label Scape où il a sorti quelques disques intéressants dont ceux, essentiels, de Jan Jelinek.
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Steingarten est une surprise qui embrasse plusieurs genres. Pole n’y abandonne pas ses sonorités minimales, faites de souffles, de craquements, de réverbérations et de rémanences parasites alanguies. Il y incruste un groove différent, davantage tourné vers le funk et, surtout, vers le post-funk tel que le pratiquaient quelques groupes au tournant des années 70 et 80 ? on pense aux expérimentations débridées du Pop Group, de Liquid Liquid, aux premières tentatives dub d’Adrian Sherwood. Sa musique est lente, elle se déploie avec parcimonie, mais ses rythmiques et ses lignes de basse sont très entêtantes et hypnotiques. Pole, au lieu de laisser tourner ses machines et ses effets, est allé puiser au fond de ses ressources et s’est laissé aller à davantage de vie. Une vie post-funk, post-dub, post-techno dans laquelle il y a beaucoup d’accidents sonores et de bonheurs discrets.
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