Découvert à la Vidéothèque lors des premières Rencontres internationales du cinéma de Paris, le dernier film d’Abel Ferrara est un choc comme on en rencontre peu dans sa vie de spectateur. The Addiction (qui devrait sortir en France dans les semaines à venir) ressemble à un long cauchemar éveillé dont on sort dans un état […]
Découvert à la Vidéothèque lors des premières Rencontres internationales du cinéma de Paris, le dernier film d’Abel Ferrara est un choc comme on en rencontre peu dans sa vie de spectateur. The Addiction (qui devrait sortir en France dans les semaines à venir) ressemble à un long cauchemar éveillé dont on sort dans un état second, sonné et fasciné par tant de beauté vénéneuse. Ultime variation sur le mythe de Faust, c’est l’histoire d’une étudiante en philosophie qui s’offre en pâture à une bande de vampires pour faire de l’intérieur l’expérience du Mal absolu. Si la Madonna de Mother of mirrors, le film dans le film de Snake eyes, était tentée par une impossible rédemption qui la laverait des souillures des années 80, ici le personnage de Lili Taylor s’immerge dans l’horreur pour décrypter un sentiment de culpabilité aussi diffus qu’oppressant. Visiblement exaspéré par le succès d’Entretien avec un vampire et autres Dracula, Ferrara prouve que, avec ses moyens d’indépendant new-yorkais, il peut proposer un traitement du cinéma de genre autrement plus inventif et convaincant que les grosses machines hollywoodiennes. Après avoir tenté et réussi l’expérience au sein même du système avec Body snatchers, il reprend sa liberté pour amener un genre très codé sur son territoire et vers ses propres obsessions. Quelque part entre Freaks et Hannah Arendt, The Addiction est la nouvelle confession d’un cinéaste aussi halluciné qu’hallucinant.
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