Fidèle à toute son œuvre, Michael Cimino continue d’explorer les rapports d’amour et de haine qu’il entretient avec son pays.
THE SUNCHASER
de Michael Cimino, avec Woody Harrelson, Anne Bancroft, Alexandra Tydings (1995, E-U, 120 mn, VO)
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Sunchaser est sans doute, dans l’esprit, le Cimino qui se rapproche le plus de son premier film, Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot). Blue (Jon Seda) est un gamin de 16 ans, à moitié indien, originaire de Watts à Los Angeles, condamné à la prison à vie pour le meurtre de son beau-père et victime d’un cancer incurable ; Michael (Woody Harrelson), médecin brillant promu chef de service et nageant dans le pognon, est kidnappé par le premier : le couple de Sunchaser est à peine
plus improbable que celui du Carnadeur.
Mais dans Sunchaser, la quête de Blue est abstraite : elle consiste à retrouver une montagne sacrée pour les Navajos, au sommet de laquelle se trouverait un lac possédant le pouvoir de guérison. Une montagne dessinée au fusain sur l’une des pages d’un livre jauni de Dibe Nitsaa, l’homme qui voyage, trouvé en prison. Blue recherche une image mentale, peut-être imaginaire, en tout cas mystérieuse et iréelle. Ce n’est pas tant la quête spirituelle et le retour aux origines de Blue qui importent ici. Ce discours new age et spiritualiste n’est de toute façon pas ce qu’il y a de plus pertinent dans Sunchaser.
Il est frappant de voir à quel point la démarche de Cimino reste à part dans le cinéma « hollywoodien » lequel ne semble plus s’intéresser à l’espace américain , alors qu’il est en phase avec tout un courant de la littérature américaine représenté par des écrivains comme James Welch, William Kittredge et Jim Harrison. Mais surtout, Sunchaser est en fait l’histoire de deux hommes qui arrivent, à l’inverse de Faust, à négocier le prix de leur âme aux meilleures conditions.
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