Un anime flippant et fascinant qui flirte du côté de David Lynch et Kyoshi Kurosawa.
Pays de séries, le Japon ne vient que très rarement frapper à la porte des chaînes françaises et à celle des distributeurs de DVD. C’est sans doute pourquoi on en connaît mal les richesses en dehors des cercles d’initiés. Depuis quelques années, le dynamique éditeur Kazé tente de combler ce vide.
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Il y parvient de mieux en mieux – la preuve avec sa dernière trouvaille, à la fois folle et forte : Ghost Hound. Créée en 2007 par Masamune Shirow (Ghost in the Shell), réalisée par Ryutaro Nakamura (Serial Experiments: Lain) et produite par le studio Productions I.G. (Ghost in the Shell, Evangelion), cette série animée en 22 épisodes invente un monde parallèle d’une radicalité stupéfiante.
On y suit trois collégiens marqués par le souvenir d’événements tragiques qu’ils ne parviennent ni à comprendre ni à oublier. Leur quête fournit la matière d’épisodes aux titres flippants (Phobia Exposure, Etat de conscience altérée, etc.), conçus comme des bulles de cauchemars faits par ces gamins trop grands pour leur âge.
Entre Lynch (David) et Kurosawa (Kyoshi), Ghost Hound offre une traversée des apparences captivante, menant vers un autre monde. Une terreur douce envahit l’écran à travers des flashback hantés. Il est aussi question de sortir de son corps. La perception se transforme, rien n’est stable, l’esprit d’aventure enveloppe à la fois les personnages, l’image, le son et la narration. Pour ceux qui pensent que seule Lost a expérimenté sur le récit sériel, voici une bonne piqûre de rappel made in Japan.
Olivier Joyard
Ghost Hound – Box 1, épisodes 1-11 (Kazé), avec un artbook de 64 pages, environ 50€.
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