Entre réalité et fiction, littérature et mondanités, l’auteur de “Jayne Mansfield 1967” livre un ouvrage inclassable qui le dévoile intime et esthète.
Comme peu d’autres, Simon Liberati “confond” la littérature et la réalité. Écrivain dont l’œuvre tout entière est hantée par l’apparition fugace, à l’aube des eighties, d’une fée de nuit à robe Dior, devenue trois décennies plus tard son aimée pour de vrai, puis le modèle de ses pages les plus lumineuses, il entretient jusqu’au vertige ce va-et-vient mystérieux, quasi mystique, de l’inventé et du vécu.
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Cette fois, dans un vrai(-faux ?) journal, il donne à lire les quelques mois – ces “cent jours d’un plumitif aux abois” – qui mènent à la rencontre de “cette belle terrible et dernière héroïne que j’ai souhaité appeler ici Alléluia”. Un recueil de notes, de “loques”, écrit-il, sans montage ni littérature, “sinon celle qui [lui] occupe l’esprit en permanence”. Comme une plongée dans les intranquillités d’un cosaque des belles lettres, bottes aux pieds et capote sur le dos, toujours “le diable à [ses] trousses”.
Liberati fait valser vanités et essentiels dans une grande ronde bordélique et jouissive
De soirées mondaines en lectures choisies, de maîtresses éphémères en ami·es de toujours, Liberati fait valser vanités et essentiels dans une grande ronde bordélique et jouissive. Un étourdissant barouf qui permet, en plus du plaisir, d’envisager par l’intime ce qui fait la singularité de cet écrivain esthète et ce qui contamine, au-delà de ses écrits, sa façon de vivre et d’aimer : le style.
Liberty de Simon Liberati (Séguier), 200 p., 16 €. En librairie.
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