Jesse Sykes vient de Seattle la pluvieuse et chante comme une Marianne Faithfull qui, la poitrine aussi gonflée que des voiles de goélette, aurait chaussé les santiags de Lucinda Williams pour revisiter l’Amérique en noir et blanc de Dead Man. Les violons accrochent des nuages nostalgiques à la cime des séquoias, une guitare bleutée donne […]
Jesse Sykes vient de Seattle la pluvieuse et chante comme une Marianne Faithfull qui, la poitrine aussi gonflée que des voiles de goélette, aurait chaussé les santiags de Lucinda Williams pour revisiter l’Amérique en noir et blanc de Dead Man. Les violons accrochent des nuages nostalgiques à la cime des séquoias, une guitare bleutée donne la réplique à une tribu de hiboux cafardeux, les chansons ont un pied dans l’au-delà (Spectral Beings) et, forcément, une balle à deux doigts du cœur.
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Au feu de camp de cette americana hantée, le fantôme d’Otis Redding vient fugitivement se réchauffer ? sur The Air Is Thin, des cuivres perdus de vue (et d’oreille) depuis les heures fastes de Memphis viennent réconcilier épopée country et ballade soul, tandis qu’ailleurs des chœurs popisants (I Like the Sound) adoucissent d’une pincée de sucre sixties les textes noir cafard d’une chanteuse qui pourrait bien un jour disputer à la sauvageonne Cat Power le monopole du spleen chavirant.
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