Waterworld, alias « le film le plus cher du monde », n’est qu’un décalque aquatique des deux derniers épisodes de Mad Max. Sur une planète entièrement recouverte par les océans, la terre, le bois et l’eau douce sont devenus aussi rares que l’essence dans les films de Miller. Voilà pour la seule idée de scénario. Conçu au […]
Waterworld, alias « le film le plus cher du monde », n’est qu’un décalque aquatique des deux derniers épisodes de Mad Max. Sur une planète entièrement recouverte par les océans, la terre, le bois et l’eau douce sont devenus aussi rares que l’essence dans les films de Miller. Voilà pour la seule idée de scénario. Conçu au départ comme une variation sur une œuvre préexistante, Waterworld aurait pu être un petit film d’aventures, inventif et déglingué. Ecrasé sous le poids d’un budget trop colossal pour un argument si mince, il est devenu un produit industriel boursouflé où l’usage intensif de la pyrotechnie (explosions orange sur la mer bleue !) n’arrive pas à masquer longtemps l’inanité du projet. La séquence de la plongée sous-marine, où les deux héros découvrent une cité engloutie du xxe siècle, résume l’échec du film : expédiée en quelques minutes, sans l’ombre d’une idée visuelle, dépourvue de la fameuse « beauté des ruines » qu’un cinéaste digne de ce nom aurait su lui donner. On se prend à rêver à ce que le James Cameron d’Abyss en aurait fait. Pour couronner le tout, l’absence d’inspiration plastique se double d’un discours profondément réactionnaire. Waterworld ne cherche à convaincre que d’une chose : il faut être gentil avec les enfants. D’abord exaspéré par le babillage d’une gamine insupportable, Costner se transforme peu à peu en papa-gâteau tandis que Dennis Hopper, dans son rôle de Mussolini des mers, a le défaut rédhibitoire comme tous les psychopathes de boire et de fumer. Deux heures et quart, c’est long pour un clip contre Jack Daniel’s et Marlboro.
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