Le saviez-vous ? Arielle Dombasle chante. Pas seulement pour égayer ses longues soirées d’hiver avec BHL, mais aussi au cinéma. Légèrement vêtue d’une robe pastel, elle enseigne présentement des vocalises à une jeune adolescente prisonnière de son bordel distingué. Les tétons sont durs et les filles sensuelles. Les émissions prétendument érotiques de M6 peuvent aller […]
Le saviez-vous ? Arielle Dombasle chante. Pas seulement pour égayer ses longues soirées d’hiver avec BHL, mais aussi au cinéma. Légèrement vêtue d’une robe pastel, elle enseigne présentement des vocalises à une jeune adolescente prisonnière de son bordel distingué. Les tétons sont durs et les filles sensuelles. Les émissions prétendument érotiques de M6 peuvent aller se rhabiller. Nous sommes sur l’île d’Hydra. Une voix off souligne que règne ici un ennui sans nom. Accessoirement, nous sommes aussi dans une salle de cinéma où nous assistons à une sorte d’événement : le grand retour dans le monde des images et des sons d’Alain Robbe-Grillet, chantre théorique du Nouveau Roman et de l’empire des signes sur grand écran.
Des Chinois sont assis dans le bordel d’Arielle. Ils jouent au mah-jong. Ailleurs sur l’île, Edouard Nordmann écrit le script d’un film. Celui que nous sommes en train de voir ? Surtout ne pas conclure hâtivement. Le créateur des Gommes est le spécialiste du montage à quadruple ressort. Ce que tu vois à la minute forcément reviendra. D’ailleurs, quand les images commencent leur majestueux défilé onirico-signifiant, une voix sermonne : « Extérieur jour, le matin… » Vertige de la représentation. Poupées gigognes déclinées à l’infini. Mise en abyme abyssale. Merci Alain ! Avec Un Bruit qui rend fou, nous voilà enfin aux prises avec un film qui pense et qui se filme en train de se penser. Quel culot !
Nordmann évoque un florilège d’événements curieux. Sa belle-fille nommée Santa (et non Barbara) est morte l’année dernière. Noyade ? Suicide ? Meurtre ? Est-ce que le beau Frank, décédé lui aussi en mer, ne serait pas mouillé dans le coup ? D’ailleurs, le bruit (qui rend fou) court que ledit Frank (ou son fantôme) revient souvent sur les lieux du drame. Les plans sur Frank, Santa et Nordmann s’enchevêtrent. Tout s’embrouille comme les pièces du mah-jong. On ne sait plus où l’on en est. Qui est locuteur Qui dit ? Qui narre ? Imaginaire érotique ou surmoi branché sur le 220 volts de la grande fantasmatique ? C’est le moment où nos jambes dirigent nos cerveaux hallucinés vers les toilettes du cinéma. Par un mystérieux phénomène, la plupart des spectateurs s’y rendent d’ailleurs à intervalles très réguliers. L’occasion de confronter ses interprétations relatives avec de sublimes créatures féminines égarées là par hasard. Nos vies sont des films. Mais passons. De retour dans son fauteuil, le colloque structuralistico-fictionnel bat son plein. A la recherche des formes et de leur(s) réflexivité(s) infinie(s). Les Chinois poursuivent leur énervante partie de dominos bizarres. Le portrait de Santa saigne. Frank déambule. Nordmann tourne schizo. La voix off clôt le film : « Il ne se passe jamais rien sur notre île… »
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