Avec le génial duo de Hard Feelings, la soul positive et combative de Curtis Harding, la ferveur pop psychédélique de Connan Mockasin, le retour en grande pompe de Parcels et la confirmation de Snail Mail.
Entre le retour en grande pompe de Parcels, la confirmation de Snail Mail, le pari réussi du duo Hard Feelings, la passion soul de Curtis Harding et l’escapade pop hors du temps de Connan Mockasin, voici la sélection explosive des meilleurs albums de la semaine proposée par les Inrockuptibles.
Snail Mail – Valentine (Matador/Wagram)
Plus affirmée que jamais, Lindsey Jordan revient à ce qu’elle sait faire de mieux. Sur Valentine, elle convoque à nouveau ses romances douloureuses et s’épanche désormais sur ses blessures pour y trouver la guérison. Si Snail Mail exhibe son cœur brisé en toute sincérité, chacun des dix morceaux affiche une maturité manifeste, celle d’une jeune adulte pour qui la fin de l’adolescence aura été précipitée puis disséminée par une ascension fulgurante, une vie sur la route et la pression du succès.
Par Valentin Gény
>> Notre critique : Snail Mail : “Je suis une espèce de machine à écrire solitaire”
Parcels – Day/Night (Because/Virgin Records)
Parcels décide d’évoluer entre deux mondes, toujours étroitement liés : l’intime et l’universel, la pop orchestrale et le disco, la danse et le spleen, le jour et la nuit. Patrick Hetherington : “Notre volonté était de se nourrir des sensations ressenties le jour pour les retranscrire et les expérimenter une fois le soir venu. Tout simplement parce que la nuit nous incite à ne plus être totalement nous-mêmes, à nous surprendre, à vivre des événements improbables. Pour nous, c’est une porte ouverte vers l’inattendu, et j’aime l’idée que ça puisse être également le cas en musique.”
Par Maxime Delcourt
>> Notre critique : Avec “Day/Night”, Parcels nous assure plus que jamais de son savoir-faire pop
Connan Mockasin – Jassbusters Two (Mexican Summer/Modulor)
Après avoir collaboré çà et là, le Mozart de la guitare chorus ressuscite sa clique d’inadaptés pour donner une suite à Jassbusters. Sans le souffle mystique qui traversait l’album précédent, ce second volet des aventures de Mr Bostyn s’attelle à parfaire les contours d’un espace tamisé propice à l’approfondissement du travail de Connan Mockasin sur les textures et les grooves. Une manière comme une autre de convoquer blues aux langueurs hawaïennes, musique de speakeasy et improvisations jazz à dérapages contrôlés.
Par François Moreau
Curtis Harding – If Words are Flowers (Anti-/PIAS)
Avec If Words Were Flowers, Harding nous adresse un bouquet de chansons sans épines, onze morceaux comme autant de déclarations enflammées et de promesses d’un avenir meilleur. Le chanteur américain pourrait être animé des meilleures intentions du monde, mais sans une musique à la hauteur de ses intentions il serait condamné à rater sa cible. Le miracle vient justement de sa facilité à écrire de la soul intemporelle qui rend euphorique, comme autrefois Curtis Mayfield ou Aretha Franklin.
Par Vincent Brunner
>> Notre critique : Curtis Harding revient en héritier naturel de Curtis Mayfield et d’Aretha Franklin
Hard Feelings – Hard Feelings (Domino/Sony Music)
Quand Joe Goddard, leader du groupe anglais Hot Chip, a découvert la chanteuse new-yorkaise Amy Douglas, avec son timbre de voix digne d’une diva disco, sur le single Never Saw It Coming (2018), son sang n’a fait qu’un tour. Subjugué, il lui a aussitôt envoyé un message sur Twitter. Le résultat, Holding on Too Long, un titre en hommage vibrant à la house new-yorkaise, a fait le reste.
Par Patrick Thévenin