Le temps passe et tel Dorian Gray, James Bond ne vieillit pas. Le dernier avatar, Pierce Brosnan, genre de Roger Moore brunette, est assez décoratif: grand, élancé, l’œil clair et vif, le bronzage caramel, dissimulant à peine de craquantes taches de rousseur, le torse finement musclé avec option moquette, et des revolvers-miroirs dans les poches […]
Le temps passe et tel Dorian Gray, James Bond ne vieillit pas. Le dernier avatar, Pierce Brosnan, genre de Roger Moore brunette, est assez décoratif: grand, élancé, l’œil clair et vif, le bronzage caramel, dissimulant à peine de craquantes taches de rousseur, le torse finement musclé avec option moquette, et des revolvers-miroirs dans les poches pour se contempler. Si Golden eye est un épisode d’importance dans la série, c’est que l’on y aborde le « problème » de James. Il avait un « ami », alter ego tout aussi brillant et séduisant. Or, il l’a perdu. De méchants espions russes l’ont assassiné sous ses yeux pleins de khôl. Par sa faute, croit-il. Las, c’est pire : son ami » n’est pas mort, mais l’a trahi. Quelle horrible déchirure lit-on alors dans les pupilles marines de Jimmy !
Comme un fucking malheur n’arrive jamais seul, une volée de femelles hystériques se met à le harceler sexuellement. Une Russe nymphomane, une programmeuse essoufflée, M qui est devenue Une vieille femme aux cheveux très courts le traitant de « dinosaure sexiste et misogyne’(mais où va-t-elle chercher tout ça ?). Moneypenny semble y voir un peu plus clair que les autres : elle n’hésite pas à lui envoyer en pleine figure qu’il parle beaucoup, mais ne passe jamais à l’acte. Et l’on sent quelle pense très fort que Jacques Chazot aussi était souvent entouré de très belles femmes, mais que lui non plus n’y touchait pas tellement. Fort de son flegme tout britannique, James ne sourcille même pas à ces élucubrations. D’ailleurs, son « problème » avec son « ami » est devenu tellement embêtant qu’il cherche désormais à éliminer le traître. Plus d' »ami », plus de « problème », n’est-il pas ?
En attendant, les ennuis s’amoncellent. Alors que 007: se la joue Rupert Everett pour la pub Opium dans des bains russes, la nymphomane revient lui faire du rentre-dedans. Magnifique de retenue distinguée, Bond parvient à en rester aux préliminaires. Et quand la programmeuse s’attaque à lui, il s’arrange pour qu’une quarantaine de militaires en treillis moulants soient cachés dans les parages, avant la fouille au corps qui l’attend dans la scène suivante.
Le blazer sur l’épaule, il n’aura pas été trop sali dans toute cette histoire qu’il traverse comme un cocktail mondain (Tina Turner au générique, Eric Serra à la musique, Tcheky Karyo dans le rôle du ministre de la Défense russe…). Pas de quoi faire virer son Régécolor. Tout juste aura-t-il dû réajuster son n’ud de cravate dans un tank et se recoiffer entre deux poursuites de voitures.
Pour faire moderne dans ce contexte de guerre froide plus très chaud, les scénaristes ont cru bonde photocopier des bribes de Traque sur Internet. La prochaine fois, on leur suggère de filmer James chez son psy. Ce sera certainement plus divertissant. D’ici là, God save the Bond Queen.
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