On salue la parution de ce coffret regroupant les fameux entretiens Daney/Debray filmés par Pierre-André Boutang et Dominique Rabourdin et diffusés il y a quatre ans dans l’émission Océaniques. Aujourd’hui, trois ans après sa mort et la parution d’innombrables textes et bouquins, on est en mesure d’évaluer l’importance du “cinéfils”. On sait qu’il ne fallait […]
On salue la parution de ce coffret regroupant les fameux entretiens Daney/Debray filmés par Pierre-André Boutang et Dominique Rabourdin et diffusés il y a quatre ans dans l’émission Océaniques. Aujourd’hui, trois ans après sa mort et la parution d’innombrables textes et bouquins, on est en mesure d’évaluer l’importance du « cinéfils ». On sait qu’il ne fallait pas prendre pour argent comptant et sans objection l’intégrale du discours de Daney, une partie de sa pensée étant intimement liée à son itinéraire personnel. Cela précisé, cette parution vidéo rappelle quelques-unes de ses intuitions essentielles : filmer est un acte moral ; le cinéma est un art de la durée ; la télévision est un immense téléphone social… Quand Daney pensait la télévision dans les années 80, il prêchait dans le désert ; aujourd’hui, son discours est devenu la vulgate que tout le monde bégaie. Ces trois heures d’entretiens rappellent surtout combien Daney était un formidable orateur. On pense à ce titre de Godard, Puissance de la parole. Que voit-on ici ? Un cadrage sans qualité, un plan fixe sur une tête parlante mangée par des lunettes trop grandes : mais les phrases coulent, les idées jaillissent et rendant la monnaie de sa pièce au cinéma, art du temps c’est ainsi que Daney abolit la durée et nous fait passer trois heures captivantes.
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