Si Monseigneur Gaillot était anglais et cinéaste, son film s’appellerait Prêtre et sortirait aujourd’hui. Prêtre relate l’histoire exemplairement évangélique d’un jeune abbé catho a priori conventionnel, mais en fait résolument atypique. Car Greg aime les hommes. On veut dire qu’il aime vraiment les hommes. La preuve : une fois la soutane ôtée, il fonce dans […]
Si Monseigneur Gaillot était anglais et cinéaste, son film s’appellerait Prêtre et sortirait aujourd’hui.
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Prêtre relate l’histoire exemplairement évangélique d’un jeune abbé catho a priori conventionnel, mais en fait résolument atypique. Car Greg aime les hommes. On veut dire qu’il aime vraiment les hommes. La preuve : une fois la soutane ôtée, il fonce dans les bars gay en quête d’un amant voluptueux. Ce n’est pas tout : Greg exerce dans une paroisse des quartiers pauvres de Liverpool où la réalité abrupte réduit en confetti les espérances des gens. Alors, bon gars, le voilà qui mouille la calotte pour aider ses paroissiens, notamment une gamine qui se fait régulièrement violer par son paternel.
Culpabilité du curé engoncé entre ses affects sexuels et la morale vaticane austère, précipité social aigre et socialisme revendiqué du propos : Prêtre pourrait n’être qu’un film à thèse indigeste. Heureusement, Antonia Bird s’en tire la plupart du temps avec les honneurs, sans didactisme et avec un vrai respect des personnages. Au final, un petit film prometteur qui fait plaisir à voir en ces temps outrageusement réactionnaires, un film rouge de colère devant la misère noire, un film où les mecs se roulent des pelles sans qu’aucune volonté sensationnaliste ne vienne pointer le bout de son nez. Largement de quoi oublier les hésitations de la mise en scène, parfois saisie d’inexplicables trépidations lelouchiennes. Indéniablement, la messe demeure ici fréquentable.
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