Un homme sort de prison, retrouve sa vieille mère et quelques fidèles. Son premier souci est de tuer celui qui l’a balance. Sa vengeance accomplie, il monte un dernier coup, qui doit lui permettre de fuir avec la femme qu’il aime. Bien sûr, tout se terminera très mal. Sur cette trame d’une originalité folle, Gérard […]
Un homme sort de prison, retrouve sa vieille mère et quelques fidèles. Son premier souci est de tuer celui qui l’a balance. Sa vengeance accomplie, il monte un dernier coup, qui doit lui permettre de fuir avec la femme qu’il aime. Bien sûr, tout se terminera très mal. Sur cette trame d’une originalité folle, Gérard Blain (auteur, réalisateur, acteur et coproducteur) nous livre un film étrange et austère qui flirte souvent avec le ridicule, mais sans jamais y tomber tout à fait. A première vue, Jusqu’au bout de la nuit se présente comme un exercice de style bressonnien où le dépouillement de la mise en scène et l’extrême sobriété du jeu des comédiens doivent tout aux préceptes du maître. Mais Blain a la chance d’être un très mauvais élève doublé d’un gros sentimental. A cette forme, sèche comme un coup de trique, il ne peut s’empêcher d’adjoindre son discours habituel sur la richesse de cœur des pauvres et d’ajouter force péripéties mélodramatiques. Blain est un disciple- rebelle qui aurait remplacé la lecture des Evangiles par une étude approfondie de Bakounine. Son cinéma est un cinéma de combat contre une société exécrée, contre le cinéma dominant, contre la critique qui ne comprend rien à rien… Gérard Blain se bat seul contre tous, avec un panache rare. Jusqu’au bout de la nuit ressemble à son auteur :un film sans ornements, intègre et terriblement attachant. Hélas, il souffre de deux maux : un surmoi écrasant, appelé Robert Bresson, et une pudibonderie trop inhibitrice. Blain est un lyrique qui devrait se lâcher un peu. On ne l’en estimerait que davantage.
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