En marge du Tavernier/Coursodon, les Cahiers du cinéma présentent leurs quinze ans de cinéma américain en compilant une série d’entretiens parus dans la revue, pour la plupart entamés à la fin des années 70, et sans cesse réactualisés au cours des années 80. Ces entretiens sont éclairés par une introduction claire, concise et documentée de […]
En marge du Tavernier/Coursodon, les Cahiers du cinéma présentent leurs quinze ans de cinéma américain en compilant une série d’entretiens parus dans la revue, pour la plupart entamés à la fin des années 70, et sans cesse réactualisés au cours des années 80. Ces entretiens sont éclairés par une introduction claire, concise et documentée de Nicolas Saada, mettant bien en valeur les différentes mutations d’Hollywood au cours des quinze dernières années. Dans cet ensemble, on pourrait distinguer trois catégories de cinéastes. Ceux qui, après avoir été les cinéastes américains phares des années 70, ont été confrontés à des échecs commerciaux et critiques durant les années 80, essayant de concilier la poursuite d’une œuvre personnelle avec la pression financière de plus en plus importante des studios : Coppola, De Palma, Scorsese, Cimino (l’entretien réalisé par Bill Krohn autour de La Porte du paradis est un modèle, et sans doute le plus passionnant du recueil), John Carpenter, Joe Dante. Une seconde catégorie, beaucoup plus marginale, composée de deux cinéastes qui ont su aligner les succès commerciaux avec suffisamment de régularité pour mener à bien leurs projets personnels : Clint Eastwood et Martin Scorsese. Le livre se termine sur Tim Burton et les frères Coen, des cinéastes qui incarnent le nouvel Hollywood. Dans cet ensemble, on peut tout de même regretter la manière peu rigoureuse dont certains réalisateurs sont traités. Il n’y a qu’un seul entretien avec Brian De Palma, datant de 1982, et donc rien sur des films aussi importants que Scarface, Outrages, ou L’Impasse. Comment peut-on saisir correctement l’évolution d’un cinéaste en mettant entre parenthèses les treize dernières années de sa carrière ? Dans ce panorama, l’absence d’Abel Ferrara est également très surprenante. Considéré comme l’un des derniers tenants du cinéma de genre aux Etats-Unis, s’attaquant avec succès au film de gangster et au film d’horreur et poursuivant son œuvre en marge des grands studios grâce à un financement venu essentiellement d’Europe, Abel Ferrara aurait sans doute éclairé un tel ouvrage.
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