Sensible portrait d’un jeune garçon dans la France rurale des années 1970 adapté du roman de Roland Buti, “Le Milieu de l’Horizon” se révèle trop académique.
Un garçon blond dévale une route déserte à toute vitesse. En arrière-plan, le relief cabossé d’une nature sèche se dessine, le son des cigales enveloppe le plan, l’été se fait sentir. Cette image on ne la connaît que trop bien, elle appartient à un large corpus d’œuvres gorgées d’histoires adolescences, de récits d’apprentissage…
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Si cette image extrêmement familière, que l’on retrouve dans Le Milieu de l’horizon, le deuxième long métrage de Delphine Lehericey, ne provoque pas vraiment la lassitude attendue, c’est sans doute grâce à la présence d’un jeune et beau comédien, le nouveau Luc Bruchez, 13 ans, première fois au cinéma, auquel le film reste attaché tout le long. On regrette alors que malgré la cinégénie évidente du garçon et la proximité que qu’il tente d’établir en nous faisant regarder le monde à travers ses yeux, le film peine ensuite à insuffler à son histoire d’émancipation, implantée dans le décor rural de la France de la fin des années 1970, le souffle nécessaire.
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Il explore une autre histoire d’affranchissement : celle du personnage interprété par Laetitia Casta, femme et mère qui échappe aux rôles qui lui sont assignés en vivant une histoire d’amour d’abord secrète et réprimée avec une autre femme, jouée par Clémence Poésy. Mais entre la vie du petit Gus, celle de la mère, les réactions colériques du patriarche, le témoignage d’un monde agricole sur le point d’être détruit par la canicule de l’été et la montée en flèche du capitalisme, le film zigzague sans vraiment prendre le temps de creuser ses sujets, réduits à certains endroits à l’état de vignettes.
Le Milieu de l’horizon de Delphine Lehericey, avec Laetitia Casta, Clémence Poésy, Luc Bruchez (Suisse, Belgique, 2021, 1 h 32). En salle le 20 octobre.
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