Didier Schuller aux cantonales de 1994 à Clichy : la “politique” de proximité comme si vous y étiez.Le temps d’une soirée, Planète la chaîne du documentaire et i>télévision la chaîne des fourgonnettes orange présentent de conserve la quasi mythique Conquête de Clichy de Christophe Otzenberger, suivie d’une interview de son réalisateur […]
Didier Schuller aux cantonales de 1994 à Clichy : la « politique » de proximité comme si vous y étiez.
Le temps d’une soirée, Planète la chaîne du documentaire et i>télévision la chaîne des fourgonnettes orange présentent de conserve la quasi mythique Conquête de Clichy de Christophe Otzenberger, suivie d’une interview de son réalisateur par Charlotte Legrix de la Salle. Le personnage central de ce documentaire, commandité à l’origine par France 2 (qui décida de ne ne pas le diffuser, avant de se raviser trois ans plus tard), n’est autre que Didier Schuller, récemment rentré de ses longues vacances dans les îles. Fin 1993, le candidat UDF n’est encore mouillé ni dans l’affaire Maréchal, ni dans celle de l’office HLM des Hauts-de-Seine (dont il était à l’époque le directeur), et peut donc encore espérer un brillant avenir politique. Clichy est alors l’une des deux dernières villes socialistes du 92, et une victoire aux cantonales serait pour la droite un premier pas vers la mairie.
Comme il l’explique à la journaliste dans l’entretien qui suit, Otzenberger a décidé de ne jamais filmer Schuller seul, puisque c’est avant tout dans ses rapports avec les autres qu’exsude sa personnalité. On suit donc le candidat dans ses apparitions publiques, en réunion avec les militants quelques jeunes se sont glissés dans ce club du troisième âge : sauras-tu les reconnaître ? ou en conversation au bistrot du coin. Le bavard accumule les perles « Depuis Tchernobyl, on n’a plus de neige à Noël en Alsace », « Après Mitterrand, Lang et Tapie, soyons un peu démagos à notre tour », ou encore « Je ne supporte pas le racisme mais quand même, en période de chômage, on pourrait engager en priorité des Français dans les services municipaux ! », qui se passe de commentaires. Parce que bon, il serait quand même temps de « refranciser Clichy », non ?
Porté par un bagout et une absence de retenue confondants, Schuller a compris qu’il suffisait de dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre. Le clientélisme se déguise à peine : les Clichois à la recherche d’un logement ou d’un boulot sont vivement encouragés à passer à la permanence, histoire qu’ils mettent le bon bulletin dans l’urne le jour du vote. Comme VGE vu par Depardon, Schuller se révèle sous l’œil d’Otzenberger un véritable animal politique, parfois même au sens propre (il faut l’entendre imiter le brame du cerf !). Un pro du serrage de louches, de la bise aux mamies, du « Bonne année bonne santé », une pure machine à gagner dont rien ne semble pouvoir enrayer la marche. Par contraste, son adversaire PS, le maire sortant et bientôt sorti Gilles Catoire que l’on aperçoit furtivement paraît emprunté, plus gauche que de gauche, et en est d’ailleurs réduit à chasser sur les terres et les thèmes de la droite pour fédérer l’électorat… Toute ressemblance avec l’actuelle campagne n’est pas nécessairement fortuite.
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