Un article paru dans un journal nord-coréen salue la série pour sa description d’une “société coréenne sauvage” où capitalisme et déshumanisation font rage.
C’est avec étonnement que l’on découvre cette critique plutôt élogieuse et très orientée politiquement de la série à succès Squid Game : la nouveauté Netflix, tournée entièrement en Corée du Sud, met en scène un combat à mort entre des citoyens plongés dans la misère, avec à la clé un jackpot de plusieurs dizaines de millions de won. La série est d’ailleurs devenue il y a quelques jours le programme le plus regardé sur Netflix avec 111 millions de foyers spectateurs, devenant ainsi un phénomène mondial. Un auteur anonyme a donc publié un article dans le journal nord-coréen Arirang Meari afin de commenter ce succès soudain : l’article reconnaît le réalisme de la série quant à sa description de la “réalité de la société capitaliste”, d’un système “inégal où chacun est considéré comme un pion sur un jeu d’échecs”, selon la traduction livrée par The Insider.
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L’angle de l’article est volontairement militant et entend perpétuer la propagande anticapitaliste et pro-Corée du Nord que le gouvernement de Kim Jong Un a mise en place : le·a journaliste déplore une société sud-coréenne asservie au capitalisme mondialisé, où “les êtres humains sont jetés dans une compétition extrême et dont l’humanité est gommée.” Pour rappel, la Corée du Nord s’oppose fermement au système capitaliste défendu notamment par les États-Unis, et menace de prison voire de mort celles et ceux qui auraient un lien avec la diffusion de la pop culture, notamment de la musique K-pop, interdite sur le territoire car comparée à un “cancer vicieux”.
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Paradoxalement, ce n’est pas la première fois que la Corée du Nord salue un succès sud-coréen, pour mieux critiquer son fonctionnement politique. Lorsque Parasite gagnait l’Oscar du meilleur film en 2020, Reuters avait rapporté une voix nord-coréenne qui célébrait la victoire et saluait un film qui “révèle grandement la réalité” du fossé entre pauvres et riches dans la société sud-coréenne.
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