Film noir crépusculaire. Un des derniers sommets de l’œuvre de De Palma, qui s’est lancé, depuis, dans des expéditions pompières (Mission impossible, Mission to Mars, c’était lui !)Une vraie rédemption pour Al Pacino qui n’avait pas eu à se mettre sous la dent depuis longtemps un rôle aussi complexe et consistant. Il est Carlito Brigante, […]
Film noir crépusculaire. Un des derniers sommets de l’œuvre de De Palma, qui s’est lancé, depuis, dans des expéditions pompières (Mission impossible, Mission to Mars, c’était lui !)
Une vraie rédemption pour Al Pacino qui n’avait pas eu à se mettre sous la dent depuis longtemps un rôle aussi complexe et consistant. Il est Carlito Brigante, un truand qui, à sa sortie de prison, est inexorablement entraîné, contre sa volonté, dans un engrenage fatal. Mais peu importe l’intrigue, peu importent les morceaux de bravoure, qui brillent ici par leur quasi-absence (hormis une virtuose course-poursuite dans le métro new-yorkais, effet de signature dont De Palma aurait pu faire l’économie). L’essentiel réside dans le marasme en demi-teinte où est plongé le héros déphasé, confronté à un nouveau type de gangstérisme dans lequel il ne se reconnaît guère, englué dans un malaise existentiel qui fait de lui un mort en sursis, une espèce de fantôme de son personnage flamboyant de Tony Montana dans le Scarface du même auteur. Tout en respectant les anciens codes du film noir (tout le film est un retour en arrière, une projection mentale du héros mourant), le cinéaste fait subir au genre policier un traitement spectral et mortifère comme l’avait fait Clint Eastwood pour le western avec Pale Rider et Impitoyable. Seule réserve : la composition très outrée de Sean Penn, méconnaissable en avocat machiavélique, qui tire les ficelles de cette lente et inexorable descente aux enfers.
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