Des gangsters japonais entre tueries et jeux de plage.Murakawa (Kitano en personne), bras droit du chef d’un clan de yakusas, est un homme froid et violent. Mais c’est aussi un être las, éreinté, qui, lorsque les affaires se mettent à mal tourner, part avec son clan se réfugier dans une maison en bord de plage. […]
Des gangsters japonais entre tueries et jeux de plage.
Murakawa (Kitano en personne), bras droit du chef d’un clan de yakusas, est un homme froid et violent. Mais c’est aussi un être las, éreinté, qui, lorsque les affaires se mettent à mal tourner, part avec son clan se réfugier dans une maison en bord de plage. En revoyant Sonatine, premier film de Kitano à avoir atteint les écrans de l’Occident (en réalité son quatrième en tant que réalisateur), on craignait d’être déçu, d’avoir vu depuis trop de films du cinéaste japonais, des films plus ou moins bons, plus ou moins toujours les mêmes ; d’en être revenu, pour dire les choses franchement. Eh bien non. Sonatine reste une œuvre sidérante, qui frappe par deux qualités principales : sa liberté et sa scansion. Un film qui va son petit bonhomme de chemin. Le vrai sujet de Sonatine, comme celui d’autres films de Takeshi Kitano, se confond avec le personnage qu’il interprète : vivre bien, c’est vivre à son propre rythme, accomplir les bonnes choses au bon moment, ne jamais être en décalage avec soi-même, surprendre l’autre quand il ne s’y attend pas, choisir son moment, être patient, prendre son temps, etc., autant de clichés sur le temps qui ramènent à la fois à la musique et au crime. Murakawa, le petit chef yakusa, orchestre le film sur un rythme binaire : il a deux expressions de visage à son catalogue (je ris, je fais la gueule), deux sentiments (amour et haine), deux activités (glander, tuer). Et derrière ces masques duels, il y a un enfant.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}