Avec son nouvel album, le producteur dijonnais rend un hommage percutant et bouillonnant à la culture club.
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2021 aurait dû voir le producteur Vitalic fêter ses vingt ans de carrière en direct de Bercy avec un live électrisant – comme une bataille rangée de lasers dignes d’un épisode de Star Wars – dont il a le secret. Mais la pandémie de Covid et ses restrictions sanitaires sont passées par là, le projet d’anniversaire a été remis sine die et Vitalic a décidé de profiter du confinement pour se lancer dans un nouvel album, quatre ans après la sortie de Voyager, épopée rétrofuturiste qui sinuait avec malice au travers des territoires disco. Un cinquième LP décliné en deux parties (le second volume sortira en février prochain), que Pascal Arbez-Nicolas annonce comme un retour aux sources : “Je suis revenu à une composition plus brute que celle de mes deux derniers disques, à un son plus marqué par les années 1970, donc plus direct et moins lisse. J’avais envie de quelque chose de violent tout en restant très sexy dans la production.”
À l’écoute de Dissidænce, mélange de turbines techno, qui puisent dans l’essence même de la rave, et de comptines électroniques bucoliques, Vitalic prouve une fois de plus son habileté à réconcilier les genres – techno, rock, disco, pop, ambient et punk – pour mieux les propulser sur le dancefloor. De Rave Against the System, rouleau compresseur avec un Kiddy Smile qui récite comme un mantra “Rave against the system, we won’t stop, we can’t stop”, à Carbonized déroulé en forme de trance diabolique, en passant par Boomer Ok et ses infrabasses qui vous laissent exsangue, Dissidænce est un disque physique qui suinte la rage et la sueur.
“Je ne pensais pas revenir à de la musique rock, explique Vitalic, car je fais du rock, même si on dit que c’est de la techno. Je ne pensais pas retrouver une énergie pareille à 45 ans. Quand j’ai composé Dissidænce, je ressentais une sorte d’énervement. Il y avait de la colère partout, les Gilets jaunes, les manifestations continuelles, les salles et les clubs fermés, l’épidémie de Covid qui n’en finissait pas, et ça se ressent. Mais tout n’est pas dur sur Dissidænce, le titre 14 AM, c’est la bande-son d’une matinée ensoleillée quand tu n’as pas dormi de la nuit. Danse avec moi, c’est ce moment à 5 heures du matin où tu danses contre la machine à fumée. Mais pour le reste des morceaux, c’est comme si tu avais besoin d’aller courir car tu as besoin d’expulser cette mauvaise énergie et cette colère. Il y a une certaine urgence dans ce disque qui sera plus importante encore dans la deuxième partie.”
Hommage sans concession au dancefloor, dans ce qu’il a de plus cathartique et extasié, de sueur et d’abandon, de noirceur et de lumière, Dissidænce est l’expression parfaite de la désormais célèbre équation : “Danser = vivre.”
Patrick Thévenin
Dissidænce Épisode 1 (Citizen Records/Bigwax). Sortie le 15 octobre.
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