Le serial killer revu et corrigé par l’humour potache belge.Suivi à la trace par une équipe de télé, un assassin exhibitionniste exécute et commente les pires crimes en direct. Cette parodie affreuse, sale et méchante de l’émission Strip-tease avait fait couler beaucoup d’encre lors de sa sortie. Nous avions nous-mêmes modérément apprécié cette décapante pochade, […]
Le serial killer revu et corrigé par l’humour potache belge.
Suivi à la trace par une équipe de télé, un assassin exhibitionniste exécute et commente les pires crimes en direct. Cette parodie affreuse, sale et méchante de l’émission Strip-tease avait fait couler beaucoup d’encre lors de sa sortie. Nous avions nous-mêmes modérément apprécié cette décapante pochade, autoproduite, écrite et interprétée par Benoît Poelvoorde et sa bande (devenu depuis une figure populaire du grand et petit écran). Mais rétrospectivement, si la dénonciation des reality-shows de la télévision, mise en avant par les auteurs lors de la sortie, ne touche plus guère dix ans après, ce qui nous avait gêné à l’époque le filmage réaliste de la violence distancié par un humour au second degré apparaît aujourd’hui, en revanche, comme un atout subversif. Cela dit, la dimension comique frappe moins que la mise en scène des crimes, presque aussi dérangeante que dans Henry, Portrait of a Serial Killer de John McNaughton, car exprimée de la façon la plus triviale et crue qui soit. Au grand dam de Nanni Moretti, ennemi juré de ce genre de film (cf. Journal intime), c’est en montrant le crime avec une précision clinique qu’on le rend odieux, plutôt qu’en le stylisant et le systématisant comme dans la plupart des films hollywoodiens.
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