Une sélection de spectacles à ne pas manquer ce mois-ci.
Four Days in September (The Missing Comrade), mise en scène Wichaya Artamat
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Une découverte venue de Thaïlande au programme du festival d’Automne à Paris : Four Days in September (The Missing Comrade), mis en scène par Wichaya Artamat (du 13 au 17 octobre à la MC93 de Bobigny) éclaire la situation politique en Thaïlande en usant de l’absurde pour aborder la violence de la dictature militaire. On y suit, à quatre dates différentes, toutes fortement symboliques, cinq amis qui fêtent l’anniversaire d’un vieux ventilateur de plafond, “cet objet ordinaire des maisons thaïlandaises, est le symbole de ce qui se trouve, littéralement, au-dessus de nos têtes, ce qu’on regarde d’en bas : c’est une métaphore de la royauté“, explique Wichaya Artamat. À chaque nouvelle date d’anniversaire, l’un des amis disparaît puis reparaît : “J’avais en tête depuis longtemps de travailler sur ce sujet, sans doute depuis que, enfant, j’entends le gouvernement dire qu’il va faire revenir la démocratie disparue !“ Un rappel aussi des disparitions de manifestants ces dernières années…
_jeanne–dark_, de Marion Siéfert
Ce fut l’un des rares spectacles vus l’an passé avant le confinement. Et on ne l’oubliera pas de sitôt ! _jeanne–dark_ a ceci de particulier qu’on peut le suivre aussi bien sur un plateau de théâtre que sur Instagram. Et comme l’histoire de l’adolescente Jeanne qui est au cœur de l’histoire parle justement d’une jeune fille harcelée sur les réseaux sociaux et de sa vie en province, le fond rejoint adéquatement la forme. Mais il n’y a pas que cela. Tout repose aussi sur le jeu formidable de l’actrice Helena de Laurens, interprète déjà d’un précédent spectacle de Marion Siéfert, Le Grand Sommeil. “Je voulais qu’on soit plongés au milieu de la crise que traverse Jeanne. Le live Instagram est parfait pour ça : il me permet de créer ce temps ramassé et cette intensité d’une parole longtemps contenue qui jaillit enfin“, relate Marion Siéfert. Une contrainte technique à laquelle l’actrice se plie avec une fluidité éblouissante, sachant qu’elle a à gérer en même temps “le récit et les soubresauts émotionnels du personnage, la réalisation du film pour Instagram, l’occupation de la scène de théâtre et l’adresse, qui est double, voire triple à certains moments du spectacle“. Car l’actrice répond et réagit en direct aux commentaires laissés sur Instagram au fur et à mesure de la progression du récit. À voir de toute urgence au théâtre de la Commune d’Aubervilliers du 13 au 17 octobre, avant une longue tournée française jusqu’en mai 2022.
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Henry VI, de Shakespeare, mise en scène Christophe Rauck
Pour ce spectacle monté avec les élèves de la promotion 6 de l’École du Nord à Lille, Christophe Rauck voulait un texte “qui soit une vraie aventure pour eux, un vrai voyage. Et je trouvais intéressant en tant que metteur en scène de me mettre aussi en danger sur quelque chose de plus long, une pièce que je n’aurais pas pensé monter.“ Une belle façon de tirer sa révérence en tant que directeur du théâtre du Nord, Christophe Rauck étant désormais à la tête du théâtre de Nanterre-Amandiers où le spectacle est programmé du 15 au 24 octobre. Car, pour résumer Henry VI, quelques chiffres parlent d’eux-mêmes : 12 000 vers, 15 actes, 150 personnages. Une véritable saga dans laquelle il “n’est question que de prendre le pouvoir, de trahison, de guerre et de pertes de territoire“. Une vieille histoire qui bégaie, en somme….
Fuir le fléau, mise en scène Anne-Laure Liégeois
Des conséquences du confinement sur les projets de création de cette saison… “Le 28 avril 2020, en 7e semaine de confinement, j’inventais Fuir le Fléau. Un désir vieux de 3 ans se ravivait. Il était né à la suite de On aura tout (Avignon In 2017) où je fréquentais les œuvres de nombreux auteurs luttant contre les fléaux de leur pays, et à la suite d’un temps d’écriture que j’avais eu la chance de mener en août 2017 à la Villa Médicis autour du Décaméron de Boccace (où des jeunes gens fuient la peste de Florence, en se racontant des histoires sur les collines environnant la ville). Un désir refaisait ce jour surface. En ces journées de confinement parfois compliquées à passer, je le ravivais avec bonheur, m’y accrochant férocement tant, je trouvais que ce qu’il portait de sens, pouvait résonner avec ce que nous vivions. Et c’est parce que le 28 avril 2020, j’entendais que les théâtres ne pourraient plus ouvrir ou bien qu’ils ne pourraient le faire que sous de multiples contraintes que le désir refaisait surface.“ S’ensuivit une commande de textes à dix-huit auteurs contemporains ainsi formulée : “Où l’on raconte une histoire sur ce que l’on fuit pour le fuir mieux.“ A chaque représentation, six de ces textes sont joués par six comédiens : Vincent Dissez, Olivier Dutilloy, Anne Girouard, Norah Krief et, en alternance, Alvie Bitemo, Olivier Broche, Lorry Hardel, Nelson-Rafaell Madel et Isis Raveil. Mais ce n’est pas tout ! Fuir le fléau prend la forme d’un parcours pour le public, différent selon la lettre attribuée sur leur billet, qui les mène à six endroits de jeu distincts. À voir les 18 et 19 octobre à la Maison de la culture d’Amiens.
Cabaret de l’exil, mise en scène Bartabas, Théâtre Equestre Zingaro
Suite des conséquences du confinement sur les projets de création de cette saison… L’an passé, c’est à une représentation professionnelle que l’on avait découvert, seule, Entretiens silencieux, un spectacle intime où Bartabas restait à l’écoute du cheval Tsar et nous conviait à son échauffement, une chorégraphie légère suivant la cadence du cheval. En cette rentrée, Bartabas présente ainsi Cabaret de l’exil, la dernière création du Théâtre Equestre Zingaro, créée au Fort d’Aubervilliers du 19 octobre au 31 décembre : “ La pandémie a provoqué chez chacun un comportement de survie, de repli, d’évitement. Il m’est apparu dès lors comme un devoir, une nécessité, de revenir à un théâtre plus convivial. Ressusciter le Cabaret équestre des origines, une cérémonie à découvrir fraternellement autour d’un verre de vin chaud et dont les protagonistes, hommes et chevaux, sont les officiants, c’est aussi honorer l’incroyable aventure humaine qui nous lie avec trois générations de spectateurs complices. À Zingaro, la musique est notre territoire et l’amour des chevaux notre religion.“ Bartabas voit loin : les Cabarets de l’exil vont se décliner les quatre prochaines saisons. Le premier acte se dédie à la culture yiddish et aux musiques klezmer des communautés juives d’Europe de l’Est en invitant à rejoindre le Théâtre Equestre Zingaro les musiciens du Petit Mish-Mash et le comédien Rafaël Goldwaser.
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