LILLIANde David Williams, avec Lillian Foley, Nina Dickens, Ricky Green (1992, E-U, 83 mn, VO) David Williams pratique un étrange cinéma, à la lisière de la fiction, du documentaire, du conte de fées et de l’art conceptuel. David Williams a la réputation de fabriquer des documentaires avec des images de fiction ou des films de […]
LILLIAN
de David Williams, avec Lillian Foley, Nina Dickens, Ricky Green (1992, E-U, 83 mn, VO)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
David Williams pratique un étrange cinéma, à la lisière de la fiction, du documentaire, du conte de fées et de l’art conceptuel.
David Williams a la réputation de fabriquer des documentaires avec des images de fiction ou des films de fiction avec des images documentaires, on ne sait plus trop. Apparemment, « officiellement », dirait-on presque, Lillian raconte la vie quotidienne, faite de tâches routinières et semée de multiples petits tracas, d’une femme noire d’une cinquantaine d’années nommée Lillian Folley qui, pour gagner sa vie et par goût, accueille dans sa maison de nulle part des vieillards grabataires et des enfants confiés par leurs parents. Elle élève aussi sa petite-fille, Nina, dont on fête le jour même l’anniversaire. A cette description des travaux et des jours de Lillian s’ajoute, en voix off, l’autoportrait de notre héroïne, qui nous conte sa vie, ses espoirs, ses peines et ses colères. Le personnage est attachant, le filmage respectueux, mais l’ensemble a un air de déjà-vu. Or, le dispositif banal de Lillian vire progressivement. Il prend d’abord des allures de pièce de théâtre classique : unité de lieu (la maison), de temps (une journée), d’action (les parents de Nina seront-ils présents tous les deux pour son anniversaire ?). Croit-on l’avoir saisi que Lillian se métamorphose une nouvelle fois, devenant conte de fées : en haut de la maison vivent les enfants, en bas les vieillards, et Lillian, l' »assistante de vie », l’aide-ménagère, devient fée, seul lien autorisé entre les deux (et)âges…
Et quand meurt (hors-champ) l’une des vieilles pensionnaires, l’identité de Lillian se confirme tout en gardant son mystère : elle est un passeur.
{"type":"Banniere-Basse"}