« Le lac Besnard se situe au nord du Saskatchewan, l’Etat dont je suis originaire. C’est un lieu difficile d’accès et inhabité où je passe une semaine chaque année. On peut boire l’eau dans la nature, c’est l’un des derniers endroits qu’on croit être le seul à connaître », raconte Jace Lasek, le cerveau du […]
« Le lac Besnard se situe au nord du Saskatchewan, l’Etat dont je suis originaire. C’est un lieu difficile d’accès et inhabité où je passe une semaine chaque année. On peut boire l’eau dans la nature, c’est l’un des derniers endroits qu’on croit être le seul à connaître », raconte Jace Lasek, le cerveau du groupe qu’il a gratifié du nom de son petit paradis. The Besnard Lakes Are the Dark Horse fait un peu le même effet : un disque rare que l’on peut découvrir et redécouvrir en se disant qu’on est le seul à pouvoir s’en émerveiller. Avec leur deuxième album, les Canadiens ont franchi une étape cruciale dans leur quête de la pureté pop absolue, assouvissant leur fantasme monumental de marier des harmonies vocales célestes, des mélodies au classicisme bouleversant à une étrangeté issue de l’école du post-rock.
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Après un premier album, Volume I, le moral dans les chaussettes par son shoegazing de facture plutôt classique, ce deuxième place la barre dans les nuages grâce à une recette qu’il sera difficile de réutiliser, malgré l’apparente facilité avec laquelle Jace et Olga sont parvenus à leurs fins. Sur le titre le plus impressionnant, Devastation, une messe païenne célèbre les noces à trois entre les Beatles, My Bloody Valentine et Mazzy Star. Sur Disaster, le chant de Jace Lasek cherche à dépasser les sommets d’où sont tombés les Bee Gees après leurs débuts. Sur For Agent 13, c’est comme si les voix des Mamas & Papas s’écharpaient sur la musique de Mogwai. La lutte continue jusqu’à la réconciliation au milieu des sept minutes de l’épique And You Lied to Me, pièce progressive traversée d’un héroïque solo de guitare, pour reprendre dans Because Tonight, complainte où les cordes vocales d’Olga se déchirent en arrière-plan du refrain.
Chaque titre déploie des trésors d’ambition, flirtant avec un post-psychédélisme époustouflant, que le groupe a emballé d’une pochette représentant un cheval en feu. Une pureté dans ses fondements comme dans le résultat qui donne envie d’aller passer la fin de ses jours dans leur maison près du lac.
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