Simple MenFamille, amour, argent et morale sont les pôles principaux de ce film cocasse et dépouillé sur la rédemption. Comme le note Jean Tulard dans son laconique Dictionnaire du cinéma, Hal Hartley fut un temps la “nouvelle coqueluche de la critique”. Hélas, le cinéaste new-yorkais ne dansa que deux ou trois étés, à la suite […]
Simple Men
Famille, amour, argent et morale sont les pôles principaux de ce film cocasse et dépouillé sur la rédemption. Comme le note Jean Tulard dans son laconique Dictionnaire du cinéma, Hal Hartley fut un temps la « nouvelle coqueluche de la critique ». Hélas, le cinéaste new-yorkais ne dansa que deux ou trois étés, à la suite de quoi il fut implicitement considéré comme un has-been, ses films suivants s’avérant très inégaux. Simple Men, ultime fleuron du bref état de grâce que connut le moraliste godardien de Long Island, porte en lui les symptômes de l’essoufflement du cinéaste tout en étant son œuvre la plus aboutie et harmonieuse. C’est déjà une sorte de remake de son premier film, The Unbelievable Truth, avec le même acteur principal (Robert Burke) ; il annonce en même temps le polar (trop) décalé qui suivra, Amateur. Placé sous le signe de la faute et du rachat, Simple Men narre à sa manière décousue et abrupte la tentative d’un homme, gangster à la manque, d’exorciser le crime supposé de son père. Tout comme le meurtrier de The Unbelievable Truth découvre qu’il n’a en fait pas commis de crime, le père de Simple Men est exonéré de son péché par son passé de héros du base-ball. Tant dans le fond que dans la forme, c’est l’antithèse absolue du cinéma de Scorsese, qui n’envisage la rédemption qu’à travers la destruction. Maestro du dialogue absurde et bon plasticien, Hartley s’inspire de Bande à part (cf. la scène de danse sur la musique de Sonic Youth) et annonce le singulier Alain Guiraudie.
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