Un film mégalomaniaque et paradoxalement intimiste. Au début, on croit que le cinéaste reprend les choses là où il les avait laissées. Goût maniaque de la propreté et intense activité sexuelle avec des nymphettes : les ingrédients de La Comédie de Dieu sont encore au programme. Pourtant, les différences apparaissent vite. Tout aussi drôle, tout […]
Un film mégalomaniaque et paradoxalement intimiste. Au début, on croit que le cinéaste reprend les choses là où il les avait laissées. Goût maniaque de la propreté et intense activité sexuelle avec des nymphettes : les ingrédients de La Comédie de Dieu sont encore au programme. Pourtant, les différences apparaissent vite. Tout aussi drôle, tout aussi beau, mais d’un accès plus difficile car plus crypté, Le Bassin de J.W. quitte la sphère de la chronique faussement intime et cosmique pour s’attaquer à un champ à la fois plus balisé et moins personnel : la culture dans son acceptation la plus vaste mais aussi la plus diffuse. Allusions, citations et références ne cessent de pleuvoir, de Coleridge à Jacques Brel, de Breton à Verdi, de Bacon à Bresson, de Nicholas Ray au Chant des partisans, sans oublier John Wayne. Le film commence par la représentation d’un texte de Strindberg, se poursuit par une série de répétitions privées d’une pièce fourre-tout et s’achève par la projection en noir et blanc d’un film de Monteiro. A chaque étape, ce dernier changera de nom, passant de Dieu à Henrique avant de revenir à Max Monteiro. Grâce au désordre permanent qu’amène sa seule présence, tout ce qui pourrait paraître dérisoire se transforme en un système cohérent de jouissance. Ce film génialement mégalomane s’empare d’un territoire immense pour le miner peu à peu d’obsessions outrageusement intimes, pour qu’enfin, le vaste monde se fasse aussi douillet qu’une alcôve. Et Monteiro de prouver que, s’il embrasse beaucoup, il étreint mieux encore. Lui aussi vomit les tièdes.
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