Contemplation pleine de tact d’une jeune femme, plus adolescente mais pas encore adulte.Beth (Judith Godrèche), une lycéenne de 17 ans, rêve de grands départs et d’amours éternels. Pour l’instant, elle vit chez sa mère, malade et sans ressources, avec son frère Rémi. C’est son oncle, qu’elle hait, qui subvient aux besoins de la famille. Il […]
Contemplation pleine de tact d’une jeune femme, plus adolescente mais pas encore adulte.
Beth (Judith Godrèche), une lycéenne de 17 ans, rêve de grands départs et d’amours éternels. Pour l’instant, elle vit chez sa mère, malade et sans ressources, avec son frère Rémi. C’est son oncle, qu’elle hait, qui subvient aux besoins de la famille. Il exige que Beth vienne chercher l’argent chez lui. Beth, déçue et humiliée, quitte son petit ami qui l’a mise au défi de coucher avec d’autres hommes. Au lycée, lors d’un exposé sur Rimbaud, un auteur qu’elle aime avec passion, Beth laisse éclater sa révolte et son désenchantement. Film d’une simplicité biblique, La Désenchantée frappe par l’absence totale de jugement porté par le cinéaste sur son personnage principal, « une attention bienveillante » à son égard qui n’a rien d’un regard glacé. Benoît Jacquot, cinéaste qui jusqu’à présent s’adonnait à une sorte de bressonisme décadent dont le dessein restait souvent opaque, surprit son public avec ce film ouvert à la vie. La contemplation béate et sereine, sans effets et pleine de tact, entre documentaire et fiction, d’une femme jeune et belle, plus adolescente mais pas encore adulte, qu’il ne cherche jamais à rendre exemplaire ou symbolique d’une génération. Un film d’une grande probité, morale et cinématographique, où se déroule une sorte de passage de témoin : l’enchantement que perd l’héroïne se transmet au cinéaste et au spectateur. C’est aussi, et de loin, le meilleur film de Judith Godrèche. Elle y est magnifique.
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