Classique avant de devenir rock’n’roll, Monteiro pose les bases du personnage de Jean de Dieu ici trublion, et triste figure, d’une pension de famille vieillotte.La première aventure de Jean de Dieu est sans doute la plus classique Monteiro s’enhardira au fur et à mesure , mais cela n’empêche pas le cinéaste de poser […]
Classique avant de devenir rock’n’roll, Monteiro pose les bases du personnage de Jean de Dieu ici trublion, et triste figure, d’une pension de famille vieillotte.
La première aventure de Jean de Dieu est sans doute la plus classique Monteiro s’enhardira au fur et à mesure , mais cela n’empêche pas le cinéaste de poser les bases du comportement et de la doctrine de son Don Juan étique, fétichiste de la féminité et épicurien maladif. Beaucoup plus maladif ici d’ailleurs, puisque le début, quasi clinique, concerne ses problèmes de santé. C’est par ailleurs un vrai morceau de littérature et de peinture. Littérature : Souvenirs de la maison jaune est un peu Le Père Goriot de Monteiro, puisqu’il y détaille la vie d’une vieille pension de famille tenue par une duègne revêche (comme Madame Vauquer chez Balzac). Peinture : la finesse des tableaux de genre filmés en plans fixes ou en travellings feutréssont dignes des peintures des nabis aux couleurs sourdes et aux enchevêtrements fleuris. Ce nouveau chevalier à la triste figure traîne comme une âme en peine, dissimulant sa concupiscence pathologique avec des gestes onctueux pour servir un verre, il tient la bouteille à deux mains et une voix suave. Voyeur, il observe la fille de sa logeuse, policière clarinettiste, par tous les orifices (serrure, fenêtres, portes entrouvertes), avant de passer à l’action, et de se livrer à la déchéance et à l’imposture (il se déguisera en flic). Le personnage n’annonce pas tout de suite la couleur comme il le fera dans La Comédie de Dieu, mais la machine de la transgression suicidaire est d’ores et déjà en marche. Détruire, dit-il.
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