Après son éviction du gouvernement, Fadela Amara vient de décrocher un gros poste comme lot de consolation. Pourtant comme les autres débarqués du gouvernement Fillon, elle disait vouloir retrouver sa liberté d’expression.
Retrouver leur « liberté de parole »… C’était le leitmotiv des débarqués du gouvernement Fillon, mi-novembre. Mais le temps a passé et on attend encore leurs déclarations tonitruantes.
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Amara et ses 8000 euros pas mois
Il faut dire qu’entre-temps, Nicolas Sarkozy a su distribuer les bons postes pour apaiser les rancoeurs. Dernier en date : celui de Fadela Amara. L’ex-secrétaire au logement vient d’être nommée ce mercredi inspectrice générale des Affaires sociales. Un poste rémunéré 8000 euros par mois et choisi parmi d’autres propositions faites par l’Elysée, comme celui d’ambassadrice de l’Union pour la Méditerranée, une organisation internationale fondée il y a trois ans à l’initiative de la France.
Fadela Amara, comme les autres virés du précédent gouvernement, avait su préserver l’avenir et n’avait pas été très virulente avec Nicolas Sarkozy. C’est peu dire… Dans une interview accordée à Gala, le 29 décembre, elle passait une bonne couche de pommade au Président :
Nicolas Sarkozy est un « iconoclaste » qui a su montrer « un vrai courage politique » en jouant « la carte de l’ouverture et de la diversité ».
Le cadeau avait été précédé d’un hochet : la légion d’honneur dans la promotion du Nouvel An. Ceci valait bien de mettre en sourdine sa « liberté d’expression ». Le soir même du remaniement, Fadela Amara se faisait pourtant toute combattive dans un communiqué :
« Désormais le temps ministériel est fini (…). Aujourd’hui, le temps militant commence. C’est en femme libre que je continue à me battre pour la République et les valeurs qui m’animent, les valeurs de justice, d’égalité, de fraternité et de laïcité. »
Deux mois plus tard, le temps militant a fait flop.
Rama Yade à l’Unesco
Quant à Rama Yade, si souvent qualifiée de benjamine insolente du gouvernement, elle avait publié le soir de son éviction du secrétariat des Sports un communiqué qui nous en annonçait des vertes et des pas mûres :
« Je retrouve ma pleine et entière liberté de parole et d’action au service de mes nouveaux engagements. »
On allait voir ce qu’on allait voir ! Le reste du communiqué était beaucoup plus édulcoré. Elle en profitait pour remercier Nicolas Sarkozy de lui « avoir fait confiance pendant trois ans« .
Un mois plus tard, peu de déclarations tonitruantes, un simple rattachement au parti radical de Jean-Louis Borloo – qui appartient à la majorité – et la voilà nommée, à 34 ans, ambassadrice déléguée permanente de la France auprès de l’Unesco. « Ambassadrice à l’Unesco à 34 ans, c’est énorme !« , s’était exprimée l’intéressée d’après les propos rapportés par RTL. Rama Yade, selon la radio, dit qu’elle n’aurait pas pu trouver mieux comme job, n’envisageant donc pas de décliner l’offre du Président.
Rencontre « câlinale » de Borloo
Même topo du côté de Jean-Louis Borloo qui lui-aussi expliquait le soir du remaniement préférer :
« retrouver (sa) liberté de proposition et de parole au service de (ses) valeurs ».
Certains dans la majorité commençaient à trembler, se demandant ce que l’ex-ministre allait jouer comme tour et s’il ne risquait pas de diviser son camp à l’approche de la présidentielle. Pour le moment, ils sont rassurés. Après le remaniement, Borloo s’est mis au régime médiatique jusqu’au 9 décembre. Ce jour-là, nous avait-il prévenu, on allait avoir un bon gros discours sur la République qui allait marquer et faire trembler dans les chaumières. Qu’a-t-on retenu ? Une pique à l’adresse de François Fillon.
« Oui, les conservateurs ont l’air raisonnable, sérieux. Ils sont parfaits et bien coiffés », a raillé Borloo, dans une allusion à peine voilée au Premier ministre.
Sinon, rien. Il faut dire, comme le raconte Le Canard Enchaîné, que Jean-Louis Borloo a été l’hôte privilégié de Nicolas et Carla Sarkozy pendant les fêtes à Marrakech… La rencontre a été « câlinale » selon les mots de Jean-Louis Borloo rapportés par Le Canard. Et assez efficace pour éviter toute déclaration intempestive de l’ancien ministre de l’Ecologie, convaincu que Nicolas Sarkozy ne pourra pas se passer de lui en 2012. C’est si vite passé qu’il serait dommage de dire un mot de travers…
Kouchner… mo-mo-motus !
On a peu entendu Bernard Kouchner depuis le mois de novembre. Il faut dire que l’ex-ministre des Affaires étrangères espère être nommé Défenseur des droits, un poste qui doit être créé en mars prochain et pour lequel Françoise de Panafieu fait aujourd’hui figure de favorite.
Morin dans sa cuisine
Quant à Hervé Morin, débarqué du ministère de la Défense et qui comptait faire vivre la voix du centre, on l’a bien entendu ces derniers jours mais de sa cuisine. C’est le lieu qu’Hervé Morin a trouvé pour mettre en scène ses vœux version 2011. Fiches planquées derrière les casseroles, regard fixe sur la caméra… De quoi faire trembler Sarkozy !
Marion Mourgue
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