Au fil des stations de son road trip accidenté, cette web-série franco-iranienne esquisse le portrait d’une génération tiraillée entre traditions et modernité.
Lorsque Shadi, jeune téhéranaise de dix-sept ans, comprend que son père, qu’elle n’a pas vu depuis des années, n’est pas au courant du projet d’émigration vers la France échafaudé par sa mère, elle embarque trois complices dans un périple à travers le pays pour le retrouver.
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Conçue pour être diffusée sur les réseaux sociaux et toucher autant le public français qu’iranien, la web-série Happiness, dirigée par un réalisateur à peine plus âgé que ses personnages, adopte la structure d’un road trip initiatique pour saisir les aspirations d’une génération hyper-connectée et avide de liberté, et la complexité d’un pays tiraillé entre traditions et modernité.
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Le risque de l’anecdote ?
La destination du voyage, dès lors, importe moins que ses multiples stations qui déclinent en touches elliptiques quinze nuances de la jeunesse iranienne, de la pression scolaire à la romance pudique en passant par la prohibition de l’alcool et l’amour du rap.
Servie par un sens du cadre aimanté par les visages et attentif aux paysages, la série contrebalance la gravité des questions qu’elle met en scène par une légèreté de ton qui lui fait parfois courir le risque de l’anecdote. On la traverse ainsi sans trop d’accrocs, charmés par des personnages qui ne manquent pas de charisme mais dont les trajectoires auraient bénéficié d’un traitement plus rugueux et d’une forme plus ample pour s’épanouir pleinement. Reste que l’esquisse est suffisamment prometteuse pour qu’on surveille attentivement l’évolution du trait de ses jeunes créateurs – dans une deuxième saison qu’on imagine déjà commandée ?
Happiness, de Pouria Takavar et Yashar Alishenas, avec Ghazal Shojaie, Soheil Bavi… Sur arte.tv, Youtube et le compte Instagram arte_asuivre.
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